Sensus, la marque écoresponsable & abordable

La marque française Sensus propose des vêtements de running écoresponsables à prix abordables.

Des vêtements techniques, en matières responsables, fabriqués localement, à tarifs accessibles ; c’est le pari qu’a réussi Sensus. La marque française créée par un ex spécialiste de cross, Théo Lapouge, 25 ans, bouscule le marché et annonce une série de nouveautés ce printemps.

Sensus, c’est aujourd’hui 20 000 coureurs cocréateurs mais à l’origine, c’est un jeune bourré d’énergie et de talent, Théo Lapouge. Ce Bordelais de 25 ans est un ancien athlète de demi-fond affichant plusieurs sélections en Equipe de France de cross.

Créer le vêtement de sport du futur

La marque française Sensus propose des vêtements de running écoresponsables à prix abordables.
Théo Lapouge, 25 ans, fondateur de Sensus. ©JB Delorme

En 2021, encore étudiant en école de commerce, Théo Lapouge travaille chez adidas sur des créations de chaussures, notamment l’Ultraboost et l’Adios.

Un rêve occupe alors déjà son esprit : créer le vêtement de sport du futur, écoresponsable, produit localement et accessible. « J’avais beaucoup d’idées écoresponsables, mais c’est compliqué de faire bouger les choses dans une grosse structure » raconte l’entrepreneur. A 21 ans, il n’a donc pas hésité à plaquer l’équipementier pour voler de ses propres ailes.

Du genre méthodique, Théo Lapouge commence par apprendre à coudre, préalable nécessaire à ses yeux. « J’avais besoin de comprendre les différents types de coutures, la meilleure façon de fabriquer un col par exemple, les contraintes d’un assemblage. Je pense qu’il faut connaître le vêtement pour être capable d’innover. J’ai commencé par les taies d’oreillers, les totebags, puis, enfin, j’ai cousu mon premier t-shirt ».

Coudre et maitriser les spécificités des fils lui a permis de parler « le même langage » que les fabricants qu’il a ainsi vite convaincus.  

12 000 pièces confectionnées

La marque française Sensus propose des vêtements de running écoresponsables à prix abordables.

L’aventure démarre sous le nom Kali/K-Li en 2022, rebaptisée Sensus depuis 2023. Le succès est fulgurant, passant de 3 500 vêtements confectionnés en 2023 à 12 000 l’année suivante.

Sept salariés font désormais tourner la petite entreprise. Elle s’appuie sur une solide communauté d’utilisateurs, associés via des questionnaires détaillés à chaque nouveauté.

La co-création est une spécificité à laquelle la marque est très attachée, cherchant à coller au mieux aux besoins. Aux commentaires recueillis, elle ajoute les quatre paramètres indissociables de son cahier des charges : des matières durables, un savoir-faire technique irréprochable, une conception locale et un prix accessible.

Impact carbone limité

Les premières pièces ont mis à l’honneur le PET. Ce matériau issu des bouteilles plastiques recyclées est sourcé en Italie, tricoté près de Lyon et cousu dans les Landes dans une usine employant des personnes en situation de handicap.  

Par souci de transparence, Sensus publie le calcul de l’empreinte de chaque produit sous la forme d’un tableau Excel téléchargeable. Tout est détaillé gramme par gramme, étape par étape, de la fabrication du fil jusqu’au transport en point relais, avec mention de tous les fournisseurs. Au final, un impact carbone imbattable, même vis à vis des autres marques de running qui fabriquent en France.

Un t-shirt de running rêvé

La marque française Sensus propose des vêtements de running écoresponsables à prix abordables.
La marque française Sensus propose des vêtements de running écoresponsables à prix abordables.

Désormais, la marque travaille aussi les matières végétales. Son « t-shirt de running rêvé » sorti en avril dernier est réalisé à 92% à base de graines de ricin.

Dans l’industrie du textile sportif, c’est une grande première qui préfigure le futur. Car la matière d’origine naturelle n’a que des qualités. Naturellement anti-odeurs, elle est aussi légère que le polyamide, très respirante, douce et agréable à porter. Avec un tricotage dans l’Ain et une confection dans les Landes, l’impact carbone est ras des pâquerettes. Sept fois plus bas qu’un t-shirt produit en Asie !

Et le prix ? Venons-y. 49 euros en pré-commande pour ce t-shirt technique et éthique. Un positionnement accessible que l’on retrouve des chaussettes (version courte garantie sans ampoules à 9 euros) au « cuissard qui ne remonte jamais » (49 euros), en passant par la veste ¼ zip (89 euros).

Produire à la demande

La pré-commande en direct sur son site internet permet de tenir ce juste prix. « La pré-commande nous permet d’optimiser nos coûts, de financer la production et d’éviter la surproduction. Nous lançons la production lorsque nous avons un nombre suffisant de précommandes, avec quelques modèles supplémentaires dans les différentes tailles, en vue d’éventuels échanges », précise Théo Lapouge.

Le délai nécessaire à la production – un mois et demi – n’est pas un frein. « Cela fait sens d’attendre 7 semaines pour recevoir un vêtement de qualité qui durera plusieurs années. Nous sommes particulièrement pointilleux sur les coutures et sur-coutures afin que le vêtement dure le plus longtemps possible », explique le chef d’entreprise. L’inverse de la fast fashion incitant à la surconsommation…

Proposer un vestiaire complet et cohérent

La marque française Sensus propose des vêtements de running écoresponsables à prix abordables.
©Brool Video

Aussi, pour rester cohérente, Sensus ne multiplie pas les références mais améliore ses pièces existantes d’une saison à l’autre. Elle élargit en parallèle sa gamme afin de proposer un vestiaire complet, de l’entraînement à la compétition.

Plusieurs sorties s’annoncent avant les beaux jours. Un short 2 en 1 avec compression, un short marathon, une brassière, un boxer, un baselayer de compression manches courtes, un « t-shirt de running rêvé V2 » puis un t-shirt de trail aéré et renforcé aux épaules.

Déchets de maïs, une matière végétale très technique

Ces trois nouveaux t-shirts Sensus seront fabriqués à 50% en graines de ricin et 50% en déchets de maïs. L’utilisation de cette matière est une grande première en Europe, sans doute même à l’échelle mondiale.

« Il s’agit des feuilles qui entourent l’épi de maïs. Ces déchets sont transformés en fil dans le Nord de l’Italie et tricotés dans la Loire par notre partenaire Henitex. Comme les graines de ricin, les déchets de maïs présentent des caractéristiques techniques très intéressantes car la fibre est thermorégulante, légère et ne retient pas les odeurs. Nous l’intégrons au fil issu des graines de ricin pour former un tissu coupé-cousu que nous sommes les seuls à confectionner » détaille Théo Lapouge. Proposer une telle innovation quelques années seulement après avoir appris à coudre tient de la performance pure.