Qui est Clémentine Geoffray, championne du monde de trail court ?
Clémentine Geoffray, 28 ans, c’est la révélation trail de l’année. La coureuse de l’équipe Evadict a décroché la médaille d’or sur les championnats de France puis le titre mondial sur le format court. Rencontre.
Clémentine Geoffray, en bref… 28 ans, professeur d’EPS, vit à Grenoble, directrice régionale auprès de la Fédération française de sport universitaire. Court depuis 2014, fait partie de la Team Evadict. En mars, elle est devient championne de France de trail court (30 km et 1500 mD+, 2h41’), en juin, championne du monde de trail court (45 km et 3100mD+ en 4h53’) après deux courses parfaitement gérées. Son mantra : ne lâche pas les commandes de ta vie, pilote par toi-même ! Son péché mignon : le chocolat noir qui font dans l’eau chaude. Son principal trait de caractère : la curiosité.
Tu ne partais pas parmi les favorites de ces Mondiaux. Cette victoire, c’est une surprise !
Clémentine Geoffray : « Oui, je ne pensais pas remporter la course. Je savais que j’étais en forme mais je n’aurai pas su me situer. Je n’avais pas fait de compétition internationale depuis les Mondiaux 2019. En tant qu’outsider, je n’étais pas trop stressée car je n’étais pas attendue. Au 10e km, on m’annonce deuxième, du coup, je me suis demandée si je n’étais pas partie trop vite. Je suis restée bien dans mon rythme, cela a tenu et j’ai pu remonter en tête en bout de course. »
Elle est où cette médaille d’or alors ?
« Chez mes parents, dans l’Ain. Mon père était tellement fier que je lui ai dit de la garder ! »
Qu’est-ce que cela fait d’être championne du monde ?
« J’ai mis du temps à réaliser. Le jour même, c’était juste une joie immense, un soulagement aussi car c’est dur, on se donne à fond. Je suis super heureuse, j’ai réussi à être là au bon moment, le bon jour, mais ça me fait poser des questions… est-ce que je vais réussir à réitérer mes bonnes performances ? Bon, pour l’instant, je savoure ! »
Trois victoires, le titre national, l’or mondial… quelle saison de folie !
« Merci beaucoup. Je m’étais bien préparée pour les France, course de sélection, mais sur un format bien différent (30 km et 1500 mD+) avant les Mondiaux, affichant 15 km de plus et le double de dénivelé. J’ai pris la Skyrace des Matheysins comme un bon bloc d’entraînement. Je sortais d’une semaine professionnelle chargée mais tout s’est passé au mieux. »
Avant d’être traileuse, tu étais kayakiste à haut niveau. Raconte-nous…
« J’ai fait du kayak dès mes 8 ans, déjà avec du ski de fond, de la course et du VTT l’hiver. Je faisais aussi les cross du collège, des footings avec mes parents et de la montagne. En 2012, j’étais au Pole France de Toulouse, mais sans être sélectionnée pendant deux ans, ce qui m’a fait sortir du jeu. La transition s’est faite naturellement car je participais déjà à quelques petits trails. »
Le premier dossard, les premières victoires, c’était où Clémentine Geoffray ?
« Je pense que c’était la Ronde des Grangeons à Ambérieu-en-Bugey, près de chez moi en 2014. Cette année-là, dans le cadre d’un stage à Canoë-kayak magazine, j’avais aussi pu faire la SaintéExpress. Je me souviens que j’ai eu mal aux genoux (rires). Ensuite en 2015, j’avais gagné en Espoir sur les championnats de France dans le Sancy, puis en 2016 à Saint-Martin-de-Vésubie. J’étais alors dans la team de jeunes Buff-Hoka-Les Saisies, avec Julien Rancon pour entraîneur. Cela m’avait bien aidé à structurer mon entraînement pour progresser. »
Une semaine type d’entraînement, cela donne quoi ?
« Les plus grosses semaines, j’ai tourné à 17h, six jours sur sept. J’ai la chance d’habiter depuis l’an dernier au pied de la Chartreuse, le terrain de jeu est incroyable. La semaine, je faisais des footings avec environ 800 mD+, deux bons tours de vélo de 2h, une séance en côte assez longue, puis des sorties longues avec du dénivelé et de l’allure seuil le week-end, le tout en suivant les conseils de Philippe Propage, l’entraineur de l’équipe de France. »
Quel est ton programme cet été ?
«Je poursuis le circuit skyrunning le 22 juillet en Autriche (NDRL, terminé à la 2e place), le 26 août en Suisse avant la finale en Italie le 28 octobre. J’aimerai bien sûr remporter ce circuit mais il faut que je tienne. La saison est longue, l’année intense. Je ferai du mieux que je peux. »
Clémentine Geoffray, quel sera ton objectif numéro 1 en 2024 ?
« Les championnats d’Europe, en France en plus, cela donne encore plus envie. Le format est plus long (60 km) mais avec le même dénivelé qu’en Autriche, cela devrait donc le faire, enfin je l’espère. J’essaierai bien aussi le Golden Trail Series. »