Elongation, claquage, déchirure : que faire ?
Il est indispensable de bien faire la différence entre une élongation, un claquage ou une déchirure afin de respecter les étapes du traitement et d’éviter d’éventuelles complications.
Chez le coureur, c’est le mollet qui est le plus exposé. L’élongation, le claquage et la déchirure, sont trois degrés croissants de ruptures, de plus en plus nombreuses de fibres musculaires, survenant pendant la contraction d’un muscle ou consécutive à cette contraction.
Ces blessures surviennent le plus souvent au démarrage « à froid » chez les débutants. Chez les pratiquants réguliers, cela survient plutôt lors d’une accélération brutale ou sur des parcours accidentés.
Claquage : un protocole en 3 temps
1er TEMPS, pendant 48 heures. On portera des cannes anglaises (appui interdit) et on compressera par un bandage circulaire le muscle touché pour limiter l’hématome. La surélévation du membre touché est également recommandée. Cette position facilite le drainage et limite le saignement. On procédera par ailleurs au glaçage trois à cinq fois par jour pendant 15 à 20 minutes. Attention, les massages sont interdits.
2e TEMPS, de 3 à 15 jours. A 72 heures passer une échographie afin d’évaluer la taille de la lésion. L’appui est toujours interdit. En parallèle, le port 24 h sur 24 h de chaussettes de contention classe 2 (pour prévenir la phlébite) est vivement conseillé. Au bout de quelques jours (8 à 15 suivant l’importance du claquage), on abandonnera les cannes anglaises, et cela dès que la marche sera possible sans douleur. La blessure sera alors cicatrisée mais non guérie. A noter, deux trucs efficaces : les bandelettes collantes prédécoupées (K Tape) et les manchons de compression pour maintenir le mollet.
3e TEMPS, de 15 à 20 jours. C’est la phase de rééducation. Elle est impérative pour éviter les blessures à répétition. Cette rééducation associera un travail de musculation et des assouplissements pour retrouver la force et l’amplitude des mouvements du muscle touché. Le kiné y associera aussi un travail proprioceptif afin que ce muscle retrouve son aptitude à réagir instantanément aux sollicitations de l’entraînement. Cette technique s’effectue grâce à des plateaux d’équilibre ou à l’aide d’un mini-trampoline.

Reprise & éventuelles séquelles
Sur les conseils du médecin, on commencera par la marche seule puis on alternera marche-course puis uniquement la course. La durée d’immobilisation conditionne le temps nécessaire pour retrouver le niveau initial. Par exemple, après un arrêt total de trois semaines, il faut deux longs mois pour retrouver l’état antérieur.
Une lésion musculaire négligée ou mal soignée (massages au début, reprise trop rapide, rechute à répétition) peut devenir chronique. Dans ce cas, il faut passer une échographie, voire une IRM du muscle concerné afin de connaître de façon précise l’étendue des dégâts : cicatrice fibreuse, hématome enkysté, calcification ou désinsertion musculo-tendineuse. En fonction du résultat, il sera alors possible d’envisager l’intervention chirurgicale la mieux adaptée au type de séquelle.
Comment bien faire la différence entre élongation et claquage ?
Il est fréquent de confondre une contracture avec une lésion musculaire type élongation ou claquage. Pour s’y retrouver, on peut dire que si la douleur n’empêche pas le sportif de terminer l’effort en cours, cela évoque une élongation. L’arrêt de sport ne dépassera pas 10 à 15 jours.
En revanche, lors d’un claquage, le nombre de fibres musculaires lésées est majoré. Les symptômes sont beaucoup plus nets avec impossibilité de prendre appui sur la jambe touchée (boiterie). Dans ce cas, il faudra beaucoup plus de temps pour récupérer. Comptez environ cinq à six semaines et surtout respectez bien les temps suivants.
On reconnaît ainsi la lésion musculaire à la douleur qui apparaît brutalement, lors d’un effort plus ou moins violent, entraînant une boiterie variable selon le stade de gravité. Le sportif qui en souffre se trouve dans l’incapacité plus ou moins complète de se servir du muscle lésé, la douleur est intense. En pratique médicale sportive, parmi les accidents musculaires, on distingue les atteintes s’accompagnant ou non d’une lésion anatomique.
Sans lésion anatomique | Avec microlésion | Avec lésion anatomique |
Crampe | Stade I : élongation | |
Contracture (détérioration de la commande neuromusculaire sans lésion anatomique) | Courbature : manifestations douloureuses retardées (12 h à 48 h après l’effort et persistent environ 5 jours) | Stade II : déchirure (claquage) |
Stade III : rupture | ||
Désinsertion |