5 facteurs qui font varier la fréquence cardiaque

La fréquence cardiaque n'est pas une donnée figée. Plusieurs paramètres externes font varier le nombre de battements par minute.

La fréquence cardiaque n’est pas une donnée figée. Plusieurs paramètres externes font varier le nombre de battements par minute.

L’entraînement basé sur la fréquence cardiaque (FC) est une méthode largement utilisée. En déterminant des zones d’intensité liées à la FC, les sportifs peuvent structurer leurs séances afin d’optimiser leurs performances et leur récupération.

Le capteur optique moins précis que la ceinture thoracique

La fréquence cardiaque n'est pas une donnée figée. Plusieurs paramètres externes font varier le nombre de battements par minute.
©361°Europe

Précisons d’ailleurs qu’une ceinture thoracique sera toujours plus précise qu’une mesure de la FC par capteur optique, qui s’est généralisée sur les montres cardio-GPS ces dernières années.

Les montres utilisent la photopléthysmographie qui détecte les variations de lumière traversant la peau pour estimer le flux sanguin. Cette méthode est sensible aux mouvements, à la position du bracelet et à la perfusion cutanée.

Les activités intenses, les vibrations ou un mauvais positionnement de la montre peuvent fausser les mesures. Enfin, es montres au poignet ont un léger délai dans la détection des changements de FC par rapport aux ceintures thoraciques.

Cela étant précisé, un paramètre crucial reste souvent sous-estimé. La fréquence cardiaque n’est pas invariable. De nombreux facteurs externes et internes influencent cette mesure physiologique, rendant parfois les données difficiles à interpréter.

Nous ne parlons pas ici de ce qu’on appelle variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). Celle-ci mesure les variations temporelles entre les battements cardiaques ou intervalles R-R. Nous listerons donc ci-dessous les paramètres externes qui font varier la fréquence cardiaque.

1. Fatigue et surentraînement : quand le cœur tire la sonnette d’alarme

L’une des premières causes de variation de la fréquence cardiaque est la fatigue accumulée. Un manque de récupération ou un volume d’entraînement excessif peut provoquer des fluctuations significatives :

  • Fatigue aigüe (à court terme). Lorsqu’un coureur est fatigué, il peut observer une fréquence cardiaque plus élevée que d’habitude à intensité égale. Par exemple, une sortie habituellement courue à 140 bpm pourra être réalisée à 150 bpm après une semaine chargée.
  • Surentraînement (à long terme). Dans les cas extrêmes, la fréquence cardiaque peut paradoxalement diminuer, traduisant un système nerveux parasympathique hyperactif. C’est un signal d’alarme : l’organisme ne parvient plus à réagir normalement.

Exemple : une étude publiée dans le Journal of Sports Sciences (2018) a montré que les athlètes en phase de surentraînement voient leur fréquence cardiaque au repos chuter de 5 à 10 bpm, alors que leur FC à l’effort reste étonnamment basse.


2. L’altitude : facteur majeur d’augmentation de la fréquence cardiaque

Lorsqu’on s’entraîne en altitude, la disponibilité en oxygène est réduite, forçant le cœur à travailler davantage.

  • Dès 1500 mètres d’altitude : la FC au repos et la FC à l’effort augmentent de manière notable.
  • Au-dessus de 2500 mètres : l’organisme compense en produisant plus de globules rouges, mais l’efficacité cardiaque reste diminuée.

Exemple : un coureur habitué à s’entraîner à 135 bpm sur du plat verra sa fréquence monter à 145 bpm pour le même effort à 2 000 mètres d’altitude.


3. La température : chaleur et froid, deux ennemis du cœur

La fréquence cardiaque n'est pas une donnée figée. Plusieurs paramètres externes font varier le nombre de battements par minute.
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Chaleur : une charge supplémentaire pour le système cardiaque

Lorsqu’il fait chaud, l’organisme utilise la circulation sanguine pour refroidir le corps. Le cœur doit donc pomper davantage de sang vers la peau, ce qui augmente la FC.

  • Augmentation typique de 10 à 15 bpm pour un même effort par temps chaud (supérieur à 25°C).
  • Risque de déshydratation, réduisant le volume sanguin et forçant le cœur à battre encore plus vite.

Froid : une réaction opposée

A l’inverse, par temps froid, la FC à l’effort peut être plus basse, car la vasoconstriction maintient la pression sanguine.

Exemple : un marathonien qui court normalement à 150 bpm par 15°C pourra monter à 165 bpm sous 30°C et chuter à 140 bpm sous 0°C.


4. Stress, émotions et fréquence cardiaque

Les émotions influencent considérablement la fréquence cardiaque :

  • Stress et anxiété : augmentation de la FC par activation du système nerveux sympathique.
  • Joie et excitation : effet similaire à l’adrénaline, augmentant temporairement la FC.
  • Tristesse et fatigue mentale : Peut diminuer l’activation nerveuse et baisser la FC.

Exemple: un coureur stressé avant une compétition peut démarrer avec une FC au repos de 80 bpm au lieu de 55 bpm habituellement.


5. Maladies et effets sur la fréquence cardiaque

Les infections, notamment virales, influencent également la FC :

  • Fièvre : augmentation de la FC de 8 à 10 bpm par degré supplémentaire.
  • Covid-19 et grippe : effets prolongés sur la FC au repos, pouvant durer plusieurs semaines.

Si la fréquence cardiaque est un excellent indicateur d’intensité et de fatigue, elle doit être interprétée avec prudence. Un coureur qui suit uniquement les chiffres peut s’entraîner trop fort ou, à l’inverse, freiner inutilement. Il est donc essentiel d’apprendre à coupler ses données cardiaques avec ses sensations corporelles pour ajuster son effort de manière intelligente.

Sources

  • Seiler S. (2010), « What is best practice for training intensity and duration distribution in endurance athletes? », Int. J. Sports Physiol. Perform.
  • Journal of Sports Sciences (2018), « Effects of Overtraining on Heart Rate Variability