Douleur au genou : et si c’était la tête du péroné ?
Une douleur rebelle dans la région du genou, ou une tendinite au mollet ? Une gêne à la marche, à la course, aux appuis latéraux ? Une mauvaise adaptation aux différents terrains rencontrés ? Un même responsable potentiel : la tête du péroné.
Le saviez-vous ? Une entorse de la cheville peut provoquer une douleur externe au genou.La tête du péroné est une pièce anatomique particulièrement indispensable se situant dans le genou, une région souvent en cause dans les blessures des coureurs. C’est l’extrémité osseuse formant une bosse naturelle à la partie haute et externe de la jambe. Situons rapidement les choses. La jambe est composée de deux os : tibia et péroné. Et de deux groupes musculaires : le mollet en arrière et un groupe de muscles nommé loge antéro-externe en avant.
Le tibia et le péroné sont reliés par deux articulations. Une en haut, la péronéo-tibiale supérieure, que nous analyserons dans le détail. Et une en bas (péronéo-tibiale inférieure) formant la cheville (avec un autre os nommé astragale). Et une membrane appelée membrane interosseuse. Autant le tibia apparaît massif, solide, droit. Autant le péroné se trouve filiforme, torsadé et pourtant si utile. Il est composé de trois parties : deux extrémités entourant le corps ou diaphyse.
Incidents pouvant agir sur la tête du péroné : entorse de la cheville ou du genou // chute sur les pieds // tension musculaire dans la loge antéro-externe du segment jambier // défaut d’appui plantaire // claquages musculaires au niveau de la partie postérieure de la cuisse de la jambe.
De la cheville au tibia
Celle du bas compose la partie externe de la cheville : malléole où s’insère le fameux ligament latéral externe mis à mal par les (fréquentes) entorses de cheville. Celle du haut réalise avec le tibia un carrefour à risques. Son importance est due aux nombreux éléments passant ou s’insérant à ce niveau. En premier lieu, la branche externe du nerf sciatique qui apporte le courant à tout ce qui se trouve dessous : jambe, cheville, pied.
Passent aussi à ce niveau des artères, des veines, des lymphatiques. Tout près se trouve une zone ganglionnaire dans le creux poplité (derrière le genou).
Sur la tête du péroné s’insèrent :
- le ligament latéral externe du genou responsable (avec son homologue interne) de la stabilité latérale du genou.
- le biceps crural = muscle postérieur de la cuisse qui a pour action, entre autres, de fléchir le genou et s’en va s’insérer plus haut sur un os du bassin.
- le muscle du mollet (par l’intermédiaire d’une de ses parties).
- un ligament important pour le genou appelé ligament poplité.
- enfin, un muscle servant à relever le pied et à soutenir le ligament externe de la cheville, nommé long péronier latéral.
Tête du péroné : un carrefour délicat
Compte tenu de la densité anatomique de cette région, toute modification au niveau des muscles, ligaments ou autres enveloppes tissulaires s’insérant ici, entraîne bien souvent des répercussions (tensions excessives, malpositions, etc.) sur cette tête péronière. Et amène ainsi des conséquences plus ou moins fâcheuses sur tout ce qui passe à proximité ou sur les autres insertions.
Par exemple, une entorse de cheville en raison de son attache sur la malléole péronière peut entraîner une malposition de la fibula (autre nom du péroné). Et elle pourra elle-même favoriser une entorse de genou, du fait de l’attache de son ligament externe sur la tête du péroné. Ou encore une tendinite du biceps fémoral pour les mêmes raisons. Une malposition de tête péronière peut comprimer le nerf sciatique poplité externe. Et donc entraîner une paresthésie (atteinte de la sensibilité) de la jambe et du pied sous-jacents. Et ainsi de suite suivant les circonstances…
Dégageons de ces quelques données certains préceptes :
- un traumatisme à un endroit donné peut en entraîner d’autres à distance.
- inversement, un problème localisé peut avoir été créé à distance.
- enfin, ne pas négliger une banale entorse ou tendinite et toujours aller voir plus loin ce qui a pu s’y passer.
- rechercher l’origine de tout problème : chaussures inadaptées, problèmes morphologiques…
- rechercher le traumatisme primaire qui peut se révéler douloureusement à distance. Exemple : entorse de la cheville provoquant une douleur externe du genou.
Tendinite du mollet, douleur au genou, que faire ?
Commençons par un problème existant : entorse récidivante de la cheville, douleur de genou récalcitrante aux traitements, tendinites au mollet, à la cuisse ou encore gêne à la marche (sciatique basse), etc.
Ici, et sans tarder, faites examiner cet endroit « crucial » par quelqu’un de compétent. L’ostéopathe, le kinésithérapeute du sport ou le médecin qualifié. Lui (ou elle) décidera du bien fondé de ces observations péronières. Décèlera peut-être la position inhabituelle (trop haute, trop basse ou autre) et le manque de mobilité de cette articulation. Que fait-il ensuite ? Eh bien, il essaie de tout remettre à peu près en place en mobilisant cette pièce osseuse, en maintenant le tibia de l’autre main (tout ceci se fait après certaines vérifications anatomiques ou encore radiologiques) ainsi que des manœuvres ou massages décontracturants, sur les muscles entourant cette région.
En prévention, il faut systématiquement se faire traiter après chaque ennui, entorse, tendinite, contracture… de l’ensemble genou-jambe, cheville-pied. Encore mieux : éviter les ennuis en pratiquant des étirements. Vous devez étirer les muscles postérieurs situés derrière la cuisse, les mollets et enfin, les muscles se situant entre le cou-de-pied et la tête du péroné sur le devant et le côté externe de la jambe.
Au final, ne négligez aucune douleur au genou, surtout si elle est lancinante et s’éternise. Ensuite, ayez la puce à l’oreille dès qu’un accident quelconque du genre entorse ou craquement sinistre arrive de ce côté là…