Coxarthrose : l’arthrose débutante de la hanche
La course à pied met à contribution l’articulation de la hanche (coxo-fémorale), une jointure majeure des activités pédestres. Le point sur cette usure douloureuse entre le cotyle (cavité de l’os coxal du bassin) et la tête du fémur.
Lors de la marche, l’articulation coxo-fémorale transmet des forces équivalentes à quatre fois le poids du corps. Il n’est donc nullement étonnant que cette articulation soit sujette à des troubles de natures diverses. La jointure des hanches peut être limitée et douloureuse. Ces signes surviennent généralement dès la quarantaine chez les adeptes des longs parcours menés à vive allure.
Différents types de coxarthrose

Il existe plusieurs types étiologiques de coxarthrose (arthrose débutante de la hanche) :
- Coxarthrose primitive sur une hanche normalement constituée sans défaut, anatomique ou autre, décelable. En particulier l’angle cervico-diaphysaire est normal (120°), l’antéversion du col est normale (20°), le cotyle est normal.
- Coxarthrose sur dysplasie de hanche par insuffisance de couverture du cotyle. C’est une malformation mineure de la hanche qui entraîne des troubles mécaniques du fait que la surface d’appui entre tête et cotyle est réduite. Il en résulte des zones d’hyperpression qui créent le problème mécanique. Le plus souvent due à une inégalité des membres inférieurs, le plus long est plus exposé.
- Coxarthrose sur coxa valga : l’angle cervico-diaphysaire entre le col et le fémur lui-même est supérieur à la normale, d’où des modifications dans les bras de levier selon lesquels les muscles d’une part, le poids du corps d’autre part, agissent sur la tête fémorale. Là encore, se produisent des zones d’hyperpression qui créent l’usure du cartilage.
- Coxarthrose sur ostéochondrite ou ostéonécrose aseptique de la tête fémorale. Cette ostéochondrite peut se voir chez l’adolescent (maladie de Legg-Perthes-Calvé) ou chez l’adulte. Ces deux affections ont une évolution différente. Chez l’adolescent l’évolution suit un cycle. Mais dans les deux cas on aboutit à une déformation de la tête fémorale, surtout à son pôle supérieur, du fait de la séquestration qui s’y est formée. Cette déformation entraîne à la longue une coxarthrose.
- Coxarthrose post-traumatique après fracture du col ou luxation de hanche. Le cal vicieux est l’apanage des fractures cervico-trochantériennes. Exemple : coxa vara post-traumatique due à une mauvaise réduction, l’angle cervico-diaphysaire du fémur est plus petit que la normale qui est de 120°. Ceci doit être évité par une intervention chirurgicale correcte afin d’empêcher la survenue d’une coxarthrose secondaire.
Symptômes du début d’arthrose de la hanche
- Une douleur à un genou alors que ce dernier est sec (non gonflé) avec une température cutanée identique au genou non douloureux doit faire rechercher un début de coxarthrose. Une règle médicale ancienne précise qu’en cas de douleurs aux genoux, il faut aussi examiner les hanches.
- Des difficultés à lacer ses runnings en position assise.
- En position assise, le croisement limité, voire sensible, de la cuisse symptomatique sur l’autre doit faire rechercher par des radios un début d’arthrose de la hanche.
Causes possibles
Dans la coxarthrose primitive où il n’existe pas de malformation ou de maladie, la responsabilité de l’usure prématurée du cartilage articulaire est en rapport avec une :
- Anomalie des sollicitations mécaniques due à une hyperpression (surcharge pondérale),
- Inégalité de longueur des membres inférieurs : le plus souvent le côté le plus long,
- Excès d’utilisation : course et trail sur longues distances.
Traitement d’une arthrose débutante

La stratégie comprend plusieurs actions. Surveiller son poids d’abord : chaque kilo correspond à 4 kg en moins sur l’articulation de la hanche. Porter des orthèses plantaires avec, éventuellement, compensation du membre inférieur plus court
Prendre des médicaments antalgiques et décontracturants. Les anti-inflammatoires doivent être évalués en fonction de leur efficacité. Faire des injections d’acide hyaluronique et/ou de PRP (plasma riche en plaquettes) sous contrôle radiographique par un radiologue expérimenté. Observer une rééducation fonctionnelle : indispensable pour lutter contre la fonte musculaire.
Afin de maintenir la condition physique sans agresser la zone en souffrance, pratiquer des activités sollicitant moins les hanches : vélo, aquarunning, vélo elliptique, ski de fond, marche nordique.
La reprise pédestre se fera par la marche puis la course sur terrains souples. L’absence de douleur permet d’adapter la progression. Pendant cette phase, on peut y associer des sports portés.
Deux lésions à la hanche pouvant être induites par la course

Arthrose de la coxo-fémorale (coxarthrose)
Le cartilage qui joue le rôle d’amortisseur s’amincit progressivement et entrave la mobilité de l’articulation de la hanche.
- Lorsque le diagnostic de coxarthrose débutante est confirmé par la radiographie, il est recommandé d’aménager les runnings en les fractionnant : 2 fois 30 mn plutôt qu’une heure
- Les chocs répétés de la course accélèrent l’usure du cartilage et le recours à la chirurgie de hanche devient inévitable.
- Pendant la période algique, il est vivement conseillé de pratiquer des sports portés tels que aquarunning, cyclisme, natation, ski de fond, voire marche nordique.
- L’association d’étirements des muscles de la hanche, de la cuisse et du dos freine l’aggravation du mal en permettant de maintenir une pratique pédestre adaptée sur des terrains moins traumatisants.
Labrum cotyloïdien (ménisque de la coxo-fémorale)

La cavité articulaire coxo-fémorale est agrandie grâce à la présence d’un bourrelet fibro-cartilagineux enroulé sur tout son pourtour. Ce bourrelet forme avec le ligament transverse un élément circulaire autour de la tête fémorale. Il participe à l’amortissement de l’articulation lors du pas, de la marche et de la course mais aussi intervient comme stabilisateur dans la phase d’oscillations du pas.
- Circonstances : traumatisme aigu lors d’une mauvaise réception à la suite d’un saut, courses intensives à répétition, malformation de la hanche pouvant induire : fractures, pincement, décollement.
- Symptômes : douleurs au niveau de l’aine mais aussi craquements ou blocages de la coxo-fémorale. Au début, la gène survient après le parcours pédestre plus ou moins intense. Ensuite, la marche peut être limitée ainsi que la position assise contraignante.
- Diagnostic : la radiographie classique est le plus souvent normale. Seuls l’arthroscanner et / ou l’arthro-IRM visualisent la lésion.
- Traitement : dans un premier temps, on peut essayer la viscosupplémentation [injections(s)] d’acide hyaluronique et de PRP (plasma riche en plaquettes), les deux techniques se font par injection intra-articulaire sous contrôle radiologique). Si les résultats sont insuffisants, l’arthroscopie permet de régulariser la lésion mais aussi dans certains cas de corriger la malformation en cause.