François d’Haene, roi des Géants
A Courmayeur ce matin, François d’Haene a remporté le Tor des Géants 330 km pour sa première participation après mille rebondissements et difficultés, et une heure de sommeil en 68h !
D’Haene a franchi la ligne d’arrivée à Courmayeur à 7h08 ce matin. 68h08’32’’ d’efforts pour venir à bout du parcours hors-norme. 330 km et 24 000 mD+ dans le Val d’Aoste pour ce Tor des Géants tracé au pied des principaux 4000 des Alpes et à travers le Parc national du Grand Paradis et du mont Avic.
« La cerise sur le gâteau » pour François d’Haene
« Je suis vraiment ravi d’avoir terminé cette course et de l’avoir fait avec une victoire, ce que je n’avais jamais imaginé. C’était la cerise sur le gâteau. J’étais heureux de vivre cela avec ma famille et mes amis qui m’ont soutenu. Terminer le Tor des Géants fait oublier la douleur, même si je dois encore récupérer avant de penser à revenir. J’ai dormi une heure en tout, le moment le plus dur a été la nuit de dimanche avec la neige au Col Loson, et le meilleur, hier matin avec le Cervin en arrière-plan. »
Pour sa première participation, l’athlète Salomon de 38 ans détrône Patrick Bohard, vainqueur il y a neuf ans, et seul Français en 15 ans au sommet de cet ultra alpin.
Une victoire de plus pour ce champion Haut-Savoyard. Quadruple vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (en 2012, 2014, 2017 et 2021), cinq fois vainqueur entre le Grand Raid de la Réunion et la Diagonale des Fous, deuxième à la Hardrock 100 (2022) et à la Western States (2018)… Cette année, il a terminé cinquième à l’Andorra 100, après avoir dû faire face en 2022 à une fracture de la malléole qui l’a écarté longtemps des courses.
330 km, un long voyage semé d’incertitudes
Au départ de ce Tor, il y avait de la curiosité à voir l’un des ultra-traileurs les plus forts au monde participer à l’endurance trail le plus dur du monde. Il y avait aussi un peu de scepticisme à le voir affronter une distance double par rapport à celles qui l’ont mené au sommet de ce sport.
Mais comme on le sait, en trail, les mathématiques ne sont pas toujours logiques. 330 kilomètres, soit 200 miles, ce n’est pas simplement le double d’une de 100 miles. On ne sait pas comment le corps réagira à une course de plus de 60 heures.
Après avoir mené la première partie de la course, traversé des difficultés et rétrogradé à la troisième place dans la partie centrale, il a repris la tête du classement à Ollomont, dans le Val d’Aoste.
Au gré du tracé, les émotions n’ont cependant pas manqué. On a vu un duel tout français avec Louis Calais et Beñat Marmissolle, eux aussi débutants au TOR330, et Martin Perrier.
Calais a mené jusqu’à Ollomont, où il s’est arrêté pour se reposer, avant de perdre plusieurs places. Entre lundi et mardi, Marmissolle et Perrier semblaient au bord de l’abandon. Mais ils ont réalisé deux retours spectaculaires qui les ont menés sur le podium virtuel, avec Marmissolle devant Perrier.
Katharina Hartmuth, seule en tête
Une autre grande championne est sur le point d’entrer dans l’histoire : Katharina Hartmuth, leader depuis le début, continue de mener la course féminine avec des temps qui pourraient lui permettre de battre le record de 80h19’38 » établi par Sabrina Verjee en 2022 et devenir la première femme à passer sous la barre des 80 heures.