Veja Condor : un premier pas vers le post-pétrole

En septembre, Veja a sorti une paire inédite dans le monde du running car conçue à 53% avec des matériaux bio-sourcés et écologiques. Nous avons testé cette Condor pendant plus de 150 km. Le bilan ? Encourageant pour une première !

L’approche de Veja est donc innovante puisque l’entreprise propose une chaussure construite sans production de plastique. La chaussure en contient, mais issu à 100% du recyclage. Car même si elle n’est pas 100% sans dérivés de pétrole, cette running Condor de Veja fait faire un grand bond en avant en proposant une composition très originale. 

DE QUOI EST FAITE CETTE VEJA ? Tige en Alveomesh (100% bouteilles plastiques recyclées) / Structure de maintien talon en Pebax RNew (100% huile de ricin) / doublure intérieure en jersey (33% coton biologique & 67% polyester recyclé) / semelle intérieure en caoutchouc sauvage (12%), bouteilles plastiques recyclées (12%), jute (12%), E.V.A. recyclé (8%), E.V.A. (56%) / semelle intermédiaire en canne à sucre (22%), déchets de riz (15%), huile de bananes (8%), E.V.A. (55%) / technologie d’amorti en L-Foam (50% latex naturel du Brésil & 50% latex synthétique en espérant que les prochaines modèles soient en 100% naturel) / semelle extérieure en caoutchouc sauvage d’Amazonie (30%) et déchets de riz (31%). 

Premières impressions, à l’enfilage…

Alors si la marque était déjà connue pour son engagement durable dans la conception de ses chaussures life style que vaut d’un point de vue running cette basket Condor ? A l’essayage, elle offre une large place à l’avant pour les orteils. Je trouve qu’elles sont même un peu plus larges que la moyenne. Ce qui est agréable lorsque le pied gonfle en fin de sortie ou si comme moi, vous avez des pieds larges. Sur le confort en course : pas d’ampoule mais un frottement au niveau du dessous du pied, peut-être est-ce dû à la corde naturelle utilisée sous la semelle de propreté, le pied n’étant encore habitué ne connaissant que du 100% pétrole !

Petit souci sur la languette car elle est épaisse et surtout elle bouge pendant la course d’un côté ou de l’autre de la chaussure. Cela entraine donc des frottements désagréables mais en attachant bien les lacets, le plus haut possibl, e cela semble la stabiliser.

FICHE TECHNIQUE
Poids : 315g pour une taille 42 ce qui n’en fait pas pour les femmes une basket très légère mais dans la moyenne. Drop : 10 mm. Foulée : Neutre. Surface : Route/Chemin tracés (très tracés…). Usage : Coureur occasionnel, sur route, jusqu’au semi-marathon. Prix : 130 €.

Verdicts après les premiers runs

Que les choses soient dites de suite, c’est uniquement une chaussure pour de la route ou du chemin très tracé sans cailloux notamment, ni racines…Ce sont des chaussures qui peuvent convenir à de la pratique occasionnelle : 5-10 km par semaine jusqu’au coureur plus régulier aux alentours de 50 km/semaine mais pas au-delà d’un semi-marathon.

En effet, pour un marathon, le coté tapant sur route de la semelle et la moindre robustesse due à sa composition ne permet pas de faire une préparation et un marathon avec cette paire. D’ailleurs Veja les a bien conçues dans le sens de la pratique loisirs. La chaussure n’est pas souple, et la semelle est très dure mais c’est aussi ce qui lui donne sa stabilité. Leur légèreté est d’ailleurs très appréciable sur route et permet également de faire ses séances de fractionné sans avoir à changer de chaussures car elles possèdent un rebond intéressant ce qui leur confère donc un très bon dynamisme au final.

Pas de soucis pour glisser ses propres semelles dans ces chaussures, la semelle de propreté se retire très bien montrant d’ailleurs cette fameuse corde qui compose la semelle, à la place de nos traditionnelles semelles en matériaux synthétiques dérivés du pétrole. Le pied est très bien maintenu et elles sont conçues pour une foulée universelle.

Alors sur cailloux ou des chemins type trail, oubliez les car elles sont alors moins dans leur élément : on sent les cailloux à travers la semelle et en descente même si elles restent stables, le confort n’est plus présent.  Sur terrain mouillé, route trempée, aucun souci de stabilité, les pieds sont mouillés mais c’est lié au fait que la chaussure n’est pas Gore-tex et que comme toutes chaussures au mesh léger, elles laissent passer l’eau.

Après 150 km de test…

Difficile de dire si la chaussure est plus fragile qu’une paire conventionnelle. Est-elle plus ou moins durable ? Est-elle résistante ? En tout cas, pour le moment, la paire ne montre pas de signe d’usure prématuré par rapport à une autre paire après ces tests dans différentes conditions météo et toujours sur route.

Look vintage et unisexe

Veja a fait le choix de ne sortir que des modèles unisexes et de différentes couleurs. Je reste cependant persuadée (pour tester un très grand nombre de chaussures) que le pied féminin est différent d’un pied masculin, que la pose n’est pas la même en courant et que la puissance restituée doit être adaptée. Ce n’est pas le cas ici et s’il n’y a pas de différence entre les modèles homme ou femme vous aurez le choix entre différents coloris plutôt sympas qui vous permettront aussi de porter une basket écoresponsable au quotidien en ville. Elles ont aussi ce petit côté look vintage mais plutôt des années 90, avec un look assez large et peu profilé mais qui fait un malheur avec un jean. 

Au final : c’est une première paire de running écologique très réussie surtout quand on sait la difficulté à se lancer sur le marché de la chaussure de course à pied sur route déjà très saturé, même si nous sommes de plus en plus d’adeptes à aimer courir. 

Les + : matériaux utilisés, look, stabilité, dynamisme. Les – : languette, poids, dureté de la semelle, modèle unisexe.

Elle a testé pour vous… Sandrine Nail-Billaud.