SaintéLyon 2022 : une nuit magnétique

SainteLyon 2022, une édition humide, brumeuse et boueuse.

Habitué de la SaintéLyon, Alexandre Delore revient sur l’édition 2022 de la SaintéExpress sa course fétiche. Du premier relais en famille en 2002 en passant par la « doyenne » ou le bénévolat l’an dernier, ce coureur lyonnais ne se lasse pas de participer de cette nuit à courir dehors, unique en son genre.

La SaintéLyon, une attraction qui fascine toujours autant de monde. Le plus marquant, c’est la foule. Exemple à Sainte Catherine, au départ de la SaintExpress, que j’ai couru cette année. En moins d’une heure, plus de 3500 personnes rejoignent en car ce village des monts du Lyonnais de quelques centaines d’habitants. Un tour de force sans accroc, un miracle chaque année pour les organisateurs. Qu’importe si l’ambiance feutrée du départ ne ressemble pas à celle frissonnante de Saint-Etienne.

Qui est Alexandre Delore ? 47 ans, licencié à l’Entente Sud Lyonnais. Gestionnaire de collège. 2h55′ au marathon. Finisher 100km de Millau, Saintélyon 4 fois, Grand trail des Templiers et Grand Trail du St Jacques.

SainteLyon 2022, dans les ténèbres de Saint-Genoux.
SainteLyon 2022, dans les ténèbres de Saint-Genoux. ©Brice Robert

Dans la purée de pois…

Le format marathon-trail de 44 km me correspond, d’autant que l’hiver s’est invité brusquement cette semaine et rend les sentiers très humides. C’est l’occasion de partager un moment convivial avec quelques copains (Martial, Gerhard, Greg, Jean-Charles et Etienne). Chacun à son niveau, ses espoirs. Plus tard avec son lot de sensations fortes, ses illusions, ses galères.

J’étais prévenu par le « Padre » que l’ancien coureur cycliste Thomas Voeckler récemment converti au trail prendrait le départ. « Prends sa roue et bat le au sprint !. Ca m’a fait bien rigoler.
Mais dès que le train de la SaintExpress fut lancé, on fait moins le malin à se faufiler pour aborder le premier sentier au bout de 800 mètres ! La frontale nous guide dans les trajectoires sinueuses. Puis le bois d’Arfeuille advient très vite. Fantomatique et glissant. Et c’est la montée du Rampeau, l’épouvantail, monotrace tout droit dans le pentu au milieu de la forêt. Exigeant mais en connaisseur, je gère bien en marchant vite.

A Saint-André-la-Côte, le brouillard s’invite. Sans m’en rendre compte, dans la purée de pois, c’est le bois des Marches « casse-pattes » que l’on traverse au ralenti et non pas la boucle du hameau du Surgeon, surprise ! On croit sortir des ténèbres à Saint-Genoux. La suite est plus facile. Une meilleure visibilité et de bonnes jambes.

Alexandre Delore au bout de sa SaintExpress 2022.
Alexandre Delore, bientôt au bout de sa SaintExpress 2022.

Holiday on ice sur boue

Ma seule appréhension, c’est quelle surprise vais-je découvrir à chaque prochain sentier. Je manque de peu de me vautrer par terre dans la descente finale du bois Bouchat. C’est la lutte contre les éléments naturels. La pluie qui fouette le visage, les cuisses et refroidit le corps à mesure que l’on rejoint Soucieu.

En avance sur mon tableau de marche à mi-course, c’est bien engagé. Je déroule comme à l’entraînement. Mais voici la forêt de Champanel. Une énième descente digne d’« holiday on ice » sur boue. Une glissade, les fesses à terre, y parait que c’est bon pour la peau ! Pardon à toutes celles et ceux qui passeront derrière, le chemin a été bien labouré !

Les kilomètres défilent à allure régulière autour de 12 km à l’heure. Aux abords du ravito de Chaponost, sur un tracé en aller retour, je croise Greg qui n’est pas très loin devant. C’est une bonne référence. On est sur les bases de 4
heures de course. Les sentiers laissent place de plus en plus à du bitume.

Dans le top 100 de la SaintExpress !

Cela tape bien sous les pieds avec nos pompes de trail. Les dernières difficultés, les montées des Aqueducs et celle du parc aventures de Sainte Foy obligent à puiser des ressources surgies du tréfonds mais ça passe.

4h03’ au final sous l’arche d’arrivée à la Halle Tony Garnier, soit une moyenne horaire légèrement supérieure à celle de 2019 avec les mêmes conditions météo. Je retrouve Greg qui termine en costaud en 3h59’. Dans les 100 premiers, satisfaction partagée.

Puis Gerhard me rejoint à la douche qui n’a pu continuer l’aventure après Soucieu, trahi par une contracture au mollet. Dommage pour lui, car la dernière sortie ensemble deux semaines auparavant était prometteuse. Enfin, au petit matin, revenu au bercail, j’irai encourager Milliau et David au ravito de Soucieu. Engagés sur le 78km, parcours historique de SaintéLyon, un autre monde ! Une nuit de boue, dantesque, dans la pure tradition de la Saintélyon.