Rencontre avec Jésus : lève-toi et cours !
Jésus, alias Gilbert Dantzer, vous l’avez forcément déjà croisé. Il a couru 266 marathons, torse nu, couronne d’épines sur la tête et croix sur le dos. Dominique Cado partage sa rencontre avec cette figure de nos pelotons.
Nous sommes quelques-uns à avoir entendu parler de Jésus né à Bethléem, ville où les Ali et les Mohamed font fureurs et qui a trouvé le moyen de trouver douze hommes qui se prénommaient Pierre, Paul, Jacques, Luc et les autres et qui en plus buvaient du vin. Je pense que ce fut son plus grand miracle. Mais nous, marathoniens nous avons notre Jésus à nous. On le connait tous. Obligatoirement. Avec 266 marathons à son compteur, nous l’avons tous rencontrés un jour. Obligatoirement. Et lui, son miracle c’est de courir un marathon très souvent, avec un record à 2h53′ à Reims en 1996.
Jamais incognito…
Son déguisement est facile à deviner, après que Dominique Chauvelier, un jour que les cheveux de Gilbert aient pris de la longueur, l’appelle Jésus. La suite ? Le torse nu avec quelques stigmates dessinés, un vague short blanc de l’époque romaine, sans oublier la couronne d’épines et bien évidemment une croix portée sur le dos.
Célèbre sur la terre entière, logique, des Amériques à l’Afrique en passant par l’Asie et l’Europe, il a parcouru plus de 10 000 km par petits bouts de 42,195 km sans jamais s’entraîner. Il est vrai qu’à la moyenne d’un marathon tous les 15 jours est-ce bien nécessaire ? Et puis il faut bien un peu de temps pour guérir des stigmates musculaires.
Au rythme de ses foulées, il a bien essayé de passer inaperçu, mais rien n’y fait. Quelle que soit sa métamorphose , il est reconnu et adulé comme un symbole.
Accessible au possible notre Jésus prêche la bonne parole dans l’attente des départs pour tenter d’effacer nos péchés de jeunesse ; comme croire qu’en partant vite on arrivera plus vite parce que le glycogène se sera transformé en ravitaillement du Marathon du Médoc ; comme croire que le 3h30′ prévu sans avoir connaissance de sa VMA fera l’affaire et que le mur des lamentations généralement au trentième kilomètre se transformera en une vue du Saint-Esprit.
Lève-toi et cours !
Nous on l’aime notre Jésus. Son âge a le double de l’autre, et il reçoit à chaque office marathonien une ovation de ses fidèles dans la fraicheur d’une ligne des bips. Dans les derniers kilomètres il suffit qu’il dise : « Lève-toi et cours » pour que l’on retrouve de l’énergie.
Sa naissance au marathon a lieu en 1987 et depuis il quête le plaisir avec ses apôtres pour faire la fête sur une Scène longue de 42,195km.
Personne n’imagine le trahir même à travers le chas d’une porte. Sa gentillesse, sa disponibilité sont devenues légendaires et que peut-on lui souhaiter ? Sûrement pas de souffrir du tétanos à cause de quelques clous rouillés, il a passé l’âge. Sa croix il la porte sur son dos pour le plaisir de tous les coureurs et des spectateurs ; alors souhaitons-lui encore de nombreux marathons pour porter la bonne parole du créateur de cette distance qui nous fait tellement rêver, même si il nous arrive d’y rencontrer le diable.
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