PRP et injections : de bonnes solutions ?

Infiltrations de corticoïdes, injections d'acide hyaluronique et de PRP sont des pratiques de plus en plus courantes pour pallier les blessures. En quoi consistent exactement ces traitements ? Quelles pathologies peuvent-ils soigner ? Nos réponses.

Infiltrations de corticoïdes, injections d’acide hyaluronique et de PRP sont des pratiques de plus en plus courantes pour pallier les blessures. En quoi consistent exactement ces traitements ? Quelles pathologies peuvent-ils soigner ? Nos réponses.

Le parcours du coureur est souvent semé d’embûches, avec cinq blessures en moyenne pour 1 000 heures de course à pied. Des pépins musculaires, souvent tendineux (tendon d’Achille, aponévrosite plantaire, tendinites) mais aussi de l’arthrose au niveau des genoux. Parmi les solutions thérapeutiques, citons l’adaptation de la pratique, le repos, la kinésithérapie, les semelles orthopédiques correctrices mais aussi les injections, de plus en plus fréquentes, et notamment le PRP, qui a le vent en poupe.

Les piqures, une nouvelle ressource lorsque les traitements traditionnels ont échoué ?

Infiltrations de corticoïdes, injections d'acide hyaluronique et de PRP sont des pratiques de plus en plus courantes pour pallier les blessures. En quoi consistent exactement ces traitements ? Quelles pathologies peuvent-ils soigner ? Nos réponses.

Docteur Anthony Tondut, médecin du sport et coureur à pied exerçant à la Clinique Médical du Sport de l’Ouest (CMSO) d’Angers témoigne : « L’avènement des injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) a modifié la prise en charge de l’arthrose du sportif ces dernières années. Toutes les dernières études montrent que le traitement injectable le plus efficace et le plus durable aujourd’hui, c’est le PRP ! » Voilà donc pour le constat, sans appel.

Mais attention, rappelons qu’une piqure ne se pratique jamais en première intention ! La décision d’un tel geste ne peut se prendre qu’après des examens d’imagerie et l’écho de traitements plus classiques. Seul un médecin du sport sera à même de vous aiguiller, en fonction de votre pathologie.

Quelle est la différence entre infiltrations, visco-supplémentations et injections de PRP ? Ces 3 techniques ont comme indication la prise en charge des douleurs comme l’arthrose, les tendinites tout comme des lésions diverses comme l’usure des cartilages.

Infiltrations de corticoïde pour soulager la douleur

On injecte dans ce cas une puissant anti-inflammatoire dans une zone très localisée. Ce corticoïde à une durée de vie assez longue qui lui permet de diminuer la zone inflammatoire en question. Les corticoïdes pris par voie orale auront eux une action disséminée dans tout l’organisme, donc moins ciblée.

Avec l’infiltration de corticoïde, on va au plus près de la lésion douloureuse et inflammatoire. Plus efficace donc avec des effets secondaires et généraux très diminués. Ces infiltrations sont réalisées en période de douleur aiguë. Elles ne vont pas guérir une arthrose, ni réparer un tendon, ni résorber une hernie discale ou régler un problème de sciatique, mais elles vont soulager la douleur.

Cette thérapeutique est contrôlée. Ses indications sont bien cadrées pour éviter notamment les pratiques dopantes liées aux corticoïdes. Les infiltrations sont réalisées sous contrôle échographique pour guider le médecin précisement vers la zone lésée.

Le principal effet secondaire ? C’est un risque de rupture des tendons fragilisés par le produit. Une seconde injection peut être envisagée mais si aucune amélioration est constatée, alors il n’est pas utile de poursuivre dans cette voie. Par ailleurs, un arrêt de course à pied doit être observé au moins pendant 48h au moins, selon l’avis du médecin.

Visco-supplémentation, une injection d’acide hyaluronique

Infiltrations de corticoïdes, injections d'acide hyaluronique et de PRP sont des pratiques de plus en plus courantes pour pallier les blessures. En quoi consistent exactement ces traitements ? Quelles pathologies peuvent-ils soigner ? Nos réponses.

Cette fois, avec cette technique, de l’acide hyaluronique est injecté au niveau de la zone douloureuse. Cette acide hyaluronique compte parmi les constituants naturels du liquide synovial, liquide articulaire dans lequel baigne le cartilage d’une articulation.

L’arthrose dont peut souffrir le coureur se caractérise par une destruction progressive du cartilage du genou. Celui-ci perd ses qualités d’origine (souplesse, élasticité, capacité de glissement) mais aussi du liquide synovial articulaire, élément essentiel du maintien d’un cartilage sain.

En effet, ce liquide a deux rôles essentiels. Lubrifiant, il aide au glissement normal du cartilage grâce à sa viscosité. Il est également protecteur, nourrissant le cartilage grâce à son élasticité.

Et le bon fonctionnement de ce liquide dépend essentiellement de l’un de ses constituants, l’acide hyaluronique. Il existe de nombreux acides hyaluroniques sur le marché du médicament. Votre spécialiste est le seul capable de vous prescrire le produit de supplémentation le plus adapté à votre cas. Après une visco-supplémentation, la course à pied sera suspendue pendant au moins 72h. Notons que cette pratique n’est pas prise en charge par l’assurance maladie.

Injections de PRP, du plasma pour réparer les tissus

Infiltrations de corticoïdes, injections d'acide hyaluronique et de PRP sont des pratiques de plus en plus courantes pour pallier les blessures. En quoi consistent exactement ces traitements ? Quelles pathologies peuvent-ils soigner ? Nos réponses.

PRP veut dire plasma riche en plaquettes. C’est tout simplement votre propre sang débarrassé des cellules sanguines (globules rouges et globules blancs) mais avec les plaquettes sanguines qui va être injecté dans la zone lésée.

Pour cela, le médecin réalise une prise de sang à son cabinet avant l’injection. Puis il la centrifuge pour récupérer le plasma (fraction liquide du sang) riche en plaquettes sanguines. C’est ce PRP est ensuite injecté directement dans la zone à traiter. Le fait d’utiliser son propre sang évite toute réaction secondaire de l’organisme à un élément étranger.

Ce PRP contient donc des plaquettes mais aussi des facteurs de croissance. Les plaquettes ont un pouvoir coagulant et cicatrisant. Et les facteurs de croissance permettent de stimuler les cellules présentes pour provoquer une « réparation » tissulaire.

De plus, le PRP possède un pouvoir anti-inflammatoire et antidouleur qui va mettre environ 6 mois avant d’établir son action complète. En effet, le principe de l’injection de PRP n’est pas juste de soulager temporairement mais bien d’activer une cicatrisation plus définitive voire même une guérison.

Entre 1 et 3 injections espacées de deux semaines peuvent être envisagées. En parallèle, un arrêt de l’activité doit être respecté, de 1 et 4 semaines environ. Cette injection de PRP n’est pas prise en charge par l’assurance maladie.