Méline Rollin : « Le marathon des J.O serait la cerise sur le gâteau »

Méline Rollin a couru son deuxième marathon à Amsterdam en 2h26’55’’. Cette nouvelle pépite du demi-fond français n'a pas fini de briller…

Méline Rollin a couru son deuxième marathon à Amsterdam en 2h26’55’’. L’athlète Kiprun de 25 ans est passée à 5 secondes seulement des minimas olympiques. Cette nouvelle pépite du demi-fond français n’a pas fini de briller…

Méline Rollin, terminer à 5 secondes seulement des minimas pour les Jeux olympiques Paris 2024, cela doit être terriblement frustrant. D’autant que la météo a été compliquée sur ce marathon d’Amsterdam. Raconte-nous…


« Oui, c’est clair. Je sais très bien qu’avec de meilleures conditions, comme celles de Valence en décembre dernier, je passais les minimas car les 5 secondes qui me manquent n’auraient pas été perdues. A Amsterdam, il y avait du vent, de grosses averses avec des rafales sur quelques kilomètres qui ont été gênantes. J’avais beau me cacher derrière les garçons, je prenais le vent, j’ai trempée, les cuisses gelées. Forcément, on peut être un peu frustrée vu ce contexte mais je préfère voir le positif de tout cela. »

Penses-tu que la Fédération pourrait t’accorder le ticket pour les JO de Paris 2024 ?  

« Je n’en sais encore rien. Je suis dans l’expectative car rien n’est encore clairement fixé du côté du règlement. En tout cas, si j’ai besoin de recourir un marathon, ce sera sans doute Séville en début d’année, ou bien il faudra que j’en trouve un autre… »

Méline Rollin a couru son deuxième marathon à Amsterdam en 2h26’55’’. Cette nouvelle pépite du demi-fond français n'a pas fini de briller…
©Kiprun

Tu as couru ton premier marathon à Valence en décembre 2022, déjà en 2h30’27’’ soit le démarrage le plus rapide de l’histoire sur marathon pour une Française. Et maintenant ce nouveau record en 2h26’55’ à Amsterdam, le week-end dernier… et cela ne fait que commencer. Ça promet !  

« Merci. Tout cela fait plaisir et me donne envie de continuer sur cette lancée. Je sais que je peux descendre mon chrono, mais je vais y aller étape par étape. Je vais surtout essayer de garder les pieds sur terre et ne pas m’emballer. Donc pour l’instant je savoure »

L’athlé fait partie de ta vie depuis toujours ?

« Oui j’ai commencé l’athlétisme à neuf ans. Au début, c’était clairement en dilettante pour rigoler avec les copains mais c’est vrai que dans ma famille, quand j’ai commencé, mon père courait , mon frère faisait aussi de l’athlé plutôt du saut en longueur. Bref, j’ai toujours baigné dedans. »

Tu es passée par la piste donc ?

« Pas vraiment. J’ai surtout fait des cross et quelques 10 kilomètres ces dernières années. Cela faisait un moment que je voulais monter sur semi, déjà avec le marathon dans un coin de ma tête. En fait, j’avais prévu le semi de Barcelone au printemps 2020, mais le Covid est passé par là. Le temps que les compétitions reprennent et que je me remette d’une petite blessure et deux ans sont passés. J’ai donc couru mon premier semi à Paris en 2022 (1h11’22 », ndrl). Comme ça s’est très bien passé, et que cela m’a plu surtout, c’était l’essentiel, de fil en aiguille, j’ai décidé d’enchaîner sur un premier marathon en fin d’année et Valence s’est imposé. »

Méline Rollin, battre le record de France marathon féminin de Christelle Daunay en 2h24’22’’, tu y penses ?

« Je ne me fixe pas de limites. Si je progresse à chaque marathon, pourquoi pas aller chercher ce record de France mais je sais que Mekdes Woldu (seule Française ayant son ticket pour le marathon des JO 2024, ndrl) compte bien s’y attaquer. Ce n’est pas un objectif en soi pour le moment, mais pourquoi pas. J’ai encore le temps, je suis jeune ce n’est que mon deuxième marathon. J’y vais étape par étape. »

Méline Rollin a couru son deuxième marathon à Amsterdam en 2h26’55’’. Cette nouvelle pépite du demi-fond français n'a pas fini de briller…
©Kiprun

Qu’est-ce qui t’a fait progresser si fort (3’42’’ gagnées) entre tes deux marathons ?

« Valence, c’était mon premier donc je n’avais pas pris de gros risques sur les allures. J’y allais en mode découverte. Je savais donc déjà qu’en augmentant un peu le tempo, je pouvais abaisser mon chrono. Côté entraînement, j’ai fait un peu plus de volume, avec 170 km sur une semaine au plus fort de ma préparation marathon pour environ 150 km en moyenne le reste du temps, cee qui est plutôt disons dans la moyenne basse. Je pense surtout qu’avant d’entamer ma préparation pour Amsterdam, j’avais déjà progressé sur d’autres secteurs, en battant mes records sur piste par exemple. Hors entraînement, ce qui a tout changé c’est qu’en décembre 2022, je travaillais encore à plein temps et qu’en février je suis passée à 40%. Decathlon m’a permis d’aménager mon emploi du temps en restant payée à temps plein. C’est une chance. J’ai désormais plus de temps pour la récupération, pour m’entrainer à des heures plus correctes et moins fatigantes. »

Méline Rollin, courir le marathon des JO à Paris 2024, ce serait…

« Ce serait la cerise sur le gâteau d’être aux Jeux et à Paris, avec toute ma famille pour me soutenir ! J’ai envie d’y être bien sûr car cela ne se reproduira pas avant la fin de ma carrière sportive ces J.O à domicile. Mais ce n’est pas mon but ultime non plus. Je vais essayer bien sûr, mais cela ne passe pas, tant pis. A Los Angeles en 2028 et j’aurai encore moins de 30 ans. »

Tu vis près de Lille mais reste licenciée dans les Ardennes ?

« Oui, je suis venue à Lille pour passer mon master mais je viens des Ardennes. Je suis licencée au GRAC et je ne compte pas partir de mon club ardennais. J’ai mes origines ici, mon entraîneur me connait bien maintenant, depuis 2015, cela fonctionne bien. »


Tu travaillais déjà chez Decathlon comme data analyst avant d’intégrer la team Kiprun
 ?

« Oui, cela a été lié au hasard au démarrage. J’ai intégré Decathlon en septembre 2021. Peut-être une semaine ou deux après mon arrivée, l’équipe Kiprun m’a contactée pour savoir si j’étais intéressée pour tester les produits de la marque et peut-être devenir ambassadrice, sans même savoir que je travaillais pour Decathlon au départ. Depuis, je teste les produits, donne mon avis et mes ressentis, en étant moins impliquée que Yoann Kowal, qui est plus embarqué dans la conception que moi par exemple. 

Tu portais la nouvelle paire en carbone Kiprun KD900X LD, annoncée pour le printemps prochain. Peux-tu nous donner ton ressenti justement ?

« Oui et je peux comparer les deux paires car j’avais couru à Valence avec la première paire KD900X et j’avais avec la nouvelle paire KD900X-LD à Amsterdam. Clairement, elle est bien mieux pour faire du marathon. Elle est moins dure, tout en étant aussi dynamique. A Valence, au 17e km, j’avais déjà les mollets tout contractés et le lendemain de la course avait été très douloureux. Cette fois, j’ai eu des petites contractures sur la fin, mais sans commune mesure. »