Marathon des Sables : thermostat 40 !
La troisième étape du Marathon des Sables s’est avérée magnifique mais difficile, avec de superbes paysages traversés sous 40°C. Le Marocain Mohamed El Morabity et la Néerlandaise Ragna Debats sont aux avant-postes.
Marqués par les deux journées précédentes, les visages des 958 concurrents au départ de la troisième étape du Marathon des Sables laissaient poindre l’anxiété. Depuis le début de la course, 127 participants ont quitté le peloton, malmenés par le désert, l’effort et les conditions de vie difficiles sur le bivouac.
40°C à l’ombre…
L’étape du jour se divisait en deux parties. Une première très roulante, se courant sur des sols durs renvoyant la chaleur puissance dix. La seconde sablonneuse, mais absolument magnifique. Les participants passaient en effet au pied du djebel Zireg. Une zone aux contrastes éblouissants – noir, blanc, ocre, jaune… Un régal pour les yeux !
Mais un régal qui se mérite : montées et descentes successives et sols meubles ne facilitent pas la progression, et la chaleur encore accrue aujourd’hui – 40°C sous abri à 13 h 45 avec une hygrométrie à 7%, typique du désert – a encore compliqué la tâche des forçats du désert.
Rachid El Morabity et Ragna Debats en tête
En tête de peloton, les trois Marocains Mohamed et Rachid El Morabity ainsi qu’Aziz Yachou. Accompagnés du Français Mathieu Blanchard, ils ont fait course commune jusqu’au premier checkpoint (11,9 km). À la faveur d’un réapprovisionnement en eau express, les trois Marocains se sont envolés, laissant Mathieu esseulé. Dans la partie plus sablonneuse de fin d’étape, les écarts n’ont fait que se creuser.
Et c’est finalement Mohamed qui l’a emporté, trois minutes devant Rachid. Aziz n’est qu’à trois secondes de l’aîné des El Morabity. Mathieu Blanchard finit quatrième à 15 minutes de Mohamed. Au classement général, Mohamed prend la tête avec trois minutes d’avance sur son frère. Mathieu Blanchard est quatrième à 43 minutes du leader.
Chez les femmes, la Néerlandaise Ragna Debats s’impose calmement sur cette troisième étape. Elle a laissé la Marocaine Aziza El Amrany prendre la tête de la course, puis a accéléré vers le milieu de l’étape. La Française Maryline Nakache légèrement à la traîne en début d’étape, s’est reprise pour doubler la Marocaine ; finalement, Ragna s’impose avec 11 mn d’avance sur Maryline, et 13 mn devant Aziza. Ragna confirme sa domination sans partage, et le podium féminin continue de se conforter.
Le Marathon des Sables se féminise
Les femmes sont à l’honneur sur ce 37ème Marathon des Sables. Cette année elles représentent 21 % des participants, un record ! Nous avons receuillis les témoignages de 3 participants.
Aurélie, finisheuse de l’édition 2019, revient pour la 2e fois
« Très contente de finir ce 3e jour, dans une chaleur hallucinante avec 45 degrés relevés dans les dunes en pleine journée. Je n’ai pas de douleur malgré un genou un peu récalcitrant de manière non prévue et pas d’ampoules majeures aux pieds ! L’étape de vérité est demain : 90 km ce n’est pas rien. Je visualise déjà l’arrivée de ce Marathon des sables après l’épreuve marathon. D’autant plus que ce soir dans ce bivouac, c’était là qu’avait eu lieu l’arrivée en 2019, alors c’est chargé d’émotion. »
Céline, vit son premier Marathon des Sables
C’est très difficile. La chaleur et le poids du sac sur les épaules génèrent beaucoup de tensions musculaires. Mais la beauté des paysages est incroyable et très varié. Il y avait même eu un troupeau de dromadaires sauvages aujourd’hui sur le parcours ! J’ai quelques ampoules mais pas de douleurs aux jambes. La solidarité, l’aventure humaine des 8 participants regroupés sous la tente est géniale. Je suis dans la tente de Mathieu Blanchard et d’Eric Clavery, alors des anecdotes il y a en sans cesse, mais ce qui se raconte sur le bivouac reste sur le bivouac ! »
Quitterie, a terminé les éditions 2012, 2014 et 2019, revient en famille
« A J3, après 100 km réalisés dans la chaleur, je suis confiante. Mais je suis venue ici pour le partage, avec ma famille, mon mari, deux de mes enfants et surtout mes amis. Alors quand aujourd’hui c’est l’hécatombe et que mon mari doit abandonner ainsi que mes amis Lionel et son fils et bien je suis triste. Je suis là pour le partage, l’introspection. Ca a du bon mais pas sur 250 km, c’est trop long ! Je fais le MDS pour être dans le mal, cela décuple les émotions et permet de relativiser. Chaque retour de MDS est un début de vie différent et je voulais le faire découvrir et le partager avec mes enfants. »