Lésions aux ménisques : ce qu’il faut savoir
Les lésions aux ménisques sont fréquentes chez les sportifs. Ces amortisseurs placés entre le fémur et le tibia, sont particulièrement exposés lors de chutes ou de mauvais appuis sur sols accidentés. Posons le diagnostic & la thérapeutique.
Chez le coureur, les genoux sont souvent sujets aux blessures. On pense en premier lieu au fameux syndrome de l’essuie-glace, ou encore à un dysfonctionnement de la tête du péroné, mais les lésions aux ménisques peuvent aussi arriver.
L’articulation du genou met en présence deux os, le fémur et le tibia, qui supportent des pressions considérables. Le ménisque sert à transformer une surface plate en une cuvette afin d’améliorer l’emboîtement de l’extrémité sphérique du fémur (condyle) et la « cavité » très peu profonde du tibia. En fait, il a un double rôle de cale et d’amortisseur. Il assure tout à la fois la stabilité de l’articulation et une répartition égale des forces de pression sur les cartilages du tibia et du fémur.
Deux ménisques par genou
Les ménisques sont au nombre de deux dans chaque genou. L’externe ou latéral qui, comme son nom l’indique, est situé sur le bord externe de l’articulation. Il écrit un cercle presque complet, on le compare à un O. Le ménisque interne ou médial de l’autre côté est comparable à un croissant ou un C.
Ainsi placés dans le genou, ils ne supportent en situation normale, qu’une très faible partie de la pression du fémur sur le tibia. Leur section triangulaire les fait fuir constamment sous la pression du fémur. En cas de torsion, le ménisque s’insinue toujours entre le fémur et le tibia pour revenir ensuite à sa place lorsque le genou reprend sa position normale.
Si, à ce mouvement de torsion, s’associe un appui exagéré entre les os, le ménisque peut se retrouver coincé. Et ceci d’autant plus qu’ils ne sont pas libres dans l’articulation. En effet, les ménisques sont fixés aux plateaux du tibia sur lesquels ils reposent, à la capsule articulaire ainsi qu’aux ligaments latéraux du genou. Si bien que dans le cas, par exemple, d’une entorse ou d’une déchirure de ces ligaments, les ménisques peuvent être broyés ou arrachés.
Pourquoi les runners sont concernés par les lésions aux ménisques ?
Tous les sportifs qui exécutent des mouvements rapides de déplacement et d’appui peuvent être les victimes d’une lésion méniscale. Il faut rassurer le coureur à pied toutefois. En raison de l’utilisation presque exclusive de la flexion-extension du genou lors de la foulée, les rotations étant peu sollicitées, les ménisques sont moins exposés.
Néanmoins, la répétition des impacts au sol avec attaque-talon malmène quelque peu le ménisque externe. De même, les glissades et les sols accidentés peuvent les agresser, touchant alors plus facilement l’interne. Les statistiques montrent chez les sportifs que le ménisque interne (75%) est plus souvent lésé que l’externe (25%), celui-ci étant plus mobile.
La plupart du temps, la rupture intéresse la corne postérieure du ménisque interne, la corne antérieure du ménisque externe ou le corps du ménisque dans le sens de la longueur. Les deux cornes, antérieures et postérieures, brisées sur 1 ou 2 centimètres, deviennent mobiles et risquent de s’insinuer entre les os du genou.
De même, en cas de rupture par fissuration du corps méniscal, le morceau mobile peut se porter au centre de l’articulation en glissant plus ou moins vers la ligne médiane. Ce sont ces déplacements des morceaux de ménisque brisés qui produisent le phénomène caractéristique du blocage articulaire. Il faut savoir qu’il peut y avoir des lésions aux ménisques sans blocage caractéristique.
Diagnostic & thérapeutique
En dehors du blocage qui est presque toujours la signature d’une lésion méniscale, il arrive que le médecin, pour confirmer son diagnostic, fasse appel à l’IRM qui permet de visualiser les petites lésions méniscales.
A partir du moment où le diagnostic est certain, il est vivement recommandé d’enlever les fragments qui « traînent » dans la jointure. Cela évitera l’apparition d’une arthrose en détériorant les surfaces cartilagineuses articulaires, notamment du tibia et de la rotule.
L’arthroscopie permet de retirer tout élément gênant notamment d’origine méniscale en pratiquant seulement deux mini-ouvertures de la taille d’une très petite boutonnière.
L’arthroscopie permet, dans la plupart des cas, une reprise de l’activité sportive ultrarapide d’autant plus que la lésion est fraîche. En revanche, si l’on ne se fait opérer qu’après plusieurs mois de tergiversations, la musculature a le temps de se dégrader. Et le retour sur la scène sportive sera en conséquence beaucoup plus long.
Avant de reprendre la course : testez vos genoux !
Après une opération du genou, il faut impérativement retrouver l’amplitude articulaire équivalente à celle du côté non opéré. Pour vérifier si votre genou est prêt, faites le test suivant.
Mettez-vous en appui sur les genoux sur un tapis de gym, avec les orteils en flexion, puis avec les chevilles tendues. Si vous ne pouvez pas vous asseoir sur les deux talons à l’identique (limitation douloureuse), c’est que le genou opéré n’est pas encore prêt à encaisser les chocs plantaires de la course.
En attendant, il faut continuer à faire des exercices pour récupérer l’amplitude maximale (extension-flexion du genou). Parallèlement, il faut marcher en augmentant progressivement la dose. Pendant cette phase où la course à pied n’est pas conseillée, on peut pratiquer le cyclisme.
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