Le syndrome de la loge antérieure

Le syndrome de la loge antérieure se traduit par des douleurs le long du bord externe de la jambe, persistant malgré l’arrêt des entraînements… Comment le soigner ? Actions et réactions.

Où loge cette loge antérieure ? Au niveau de la jambe, les muscles sont entourés d’un manchon. C’est l’aponévrose jambière, divisée en compartiments ou loges par des cloisons très peu extensibles. Ces loges sont au nombre de quatre. Antérieure, latérale ou externe, postérieure profonde et superficielle.

Elles regroupent chacune plusieurs muscles dont le rôle est similaire. Dans la loge antérieure, dite aussi tibiale, on trouve trois muscles. Ils trouvent leur origine sur la jambe et s’attachent en divers endroits sur les os du pied. A quoi servent-ils ? A la course, lors du contact avec le sol, tous trois rapprochent la jambe du pied en facilitant l’amortissement.

Le mécanisme du syndrome de la loge antérieure

Les muscles sont nourris et rejettent leurs déchets par des vaisseaux sanguins fins comme des cheveux : les capillaires. En courant, le débit sanguin musculaire s’accroît de 20 à 30%. Ces capillaires deviennent plus perméables et se dilatent. Si l’effort est intense et prolongé, les petits vaisseaux très dilatés laissent passer du plasma (liquide sanguin sans les globules rouges). Cette fuite facilite la formation d’un œdème.

Le problème, c’est que la cloison de la loge antérieure est très peu extensible. L’œdème augmente alors la pression dans la loge. Si vous continuez à courir, le muscle gonflera de plus en plus et le retour du sang vers le coeur par les veines se fera très mal.

Dans les cas extrêmes, ils peuvent être atteints d’une telle façon, comme dans un infarctus, qu’une opération chirurgicale en urgence est nécessaire. C’est le syndrome aigu de la loge. Mais rassurez-vous, il est extrêmement rare, surtout chez les runneurs assidus. Le plus souvent, cette souffrance s’arrête peu après l’effort mais revient de plus en plus précocement lors des entraînements suivants.

Syndrome de la loge antérieure

Des symptômes non spécifiques

Le plus souvent c’est un syndrome chronique. Il se manifeste par une gêne, une douleur, parfois des crampes apparaissant le long du bord externe de la jambe. Le syndrome peut évoluer sur plusieurs mois. Parfois même deux ans ou plus. Mais il finit par se manifester de plus en plus tôt lors des sorties pédestres. En général, il disparaît quelques minutes après l’arrêt de l’effort. Un médecin pourrait ne rien vous trouver de particulier puisque cette affection ne se manifeste qu’à l’effort.

Les facteurs déclenchants du syndrome de la loge antérieure

On pourrait résumer les causes par : trop vite, trop longtemps, trop précocement. En effet, on retrouve fréquemment ce pépin chez les coureurs dont les plans d’entraînement sont démesurés par rapport à leur temps libre. Ou chez ceux qui s’entraînent en résistance en permanence. Souvent, aussi, on l’observe chez des runneurs qui après une interruption plus ou moins prolongée. Cela peut être suite à une blessure, une maladie ou autre, avec une reprise trop rapide et intense, sans respecter un retour progressif.

Comment soigner un syndrome de la loge antérieure ?

En premier lieu, il faut d’abord s’assurer que le diagnostic de syndrome de loge est certain. Pour cela on réalise une mesure de la pression dans la loge suspecte. Cet examen s’effectue grâce à un petit appareil enregistreur muni d’une aiguille qui est enfoncée dans le muscle. En pratique, on contrôle la pression au repos et après avoir effectué un effort qui doit reproduire les symptômes.

Généralement lorsqu’on a un syndrome de loge, les chiffres sont franchement exagérés. En tout cas supérieurs à 15 mm de mercure un quart d’heure après la fin du test de course. En fonction de l’intensité des symptômes et de la hauteur de la pression, le traitement sera médical ou chirurgical. Dans les deux cas, les facteurs déclenchants devront être « démasqués » et supprimés.

Traitement médical ou chirurgical

  • Traitement médical. Selon les cas, l’interruption de la course pendant quelques jours ou quelques semaines peut être suffisante. L’application de glace (ou de Cryogel) a démontré son efficacité contre l’œdème résiduel. Des anti-inflammatoires et des myorelaxants peuvent apporter un soulagement. De même qu’une meilleure programmation des efforts et la pratique régulière d’étirements. Cependant, pour ceux qui veulent courir au même niveau, seule l’intervention permettra d’atteindre cet objectif.
  • Traitement chirurgical. Si les symptômes perdurent malgré les soins et si la pression est élevée, la cure chirurgicale s’impose. Ce geste simple consiste à inciser la cloison sur toute sa longueur. Ainsi, les muscles vont se décomprimer et enfin « respirer ». Au bout de huit jours, alors qu’ils se sont « refaits une santé ». La cloison est alors suturée sans serrer. La reprise de l’entraînement pourra se faire dans la majorité des cas trois semaines plus tard. En attendant, les sports qui sollicitent peu la loge antérieure (vélo, natation) peuvent être pratiqués.

Si les symptômes perdurent malgré les soins et si la pression est élevée, la cure chirurgicale s’impose. C’est un geste simple qui consiste à inciser la cloison sur toute sa longueur. Ainsi, les muscles vont se décomprimer et enfin « respirer ». Au bout de huit jours, alors qu’ils se sont « refaits une santé », la cloison est suturée sans serrer. La reprise de l’entraînement pourra se faire dans la majorité des cas trois semaines plus tard. En attendant, les sports qui sollicitent peu la loge antérieure (vélo, natation) peuvent être pratiqués.