Le Dernier Homme Debout : des hommes mais aussi des guerrières !

Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée, le 18 janvier dernier. La guitare électrique de « Black eyes » retentit… Pas de doute, on est bien au départ du Dernier Homme Debout. 262 hommes et 9 femmes prêt(e)s à tout donner pour un seul objectif : parcourir le plus de boucles possible pour être le dernier à sonner la cloche. 

Un récit d’Elodie Kergresse. Cette maman de 36 ans était l’une des 9 femmes en lice. Un an et demi seulement après ses débuts en course à pied, elle a cumulé 45 km et plus de 1.600 m de dénivelé sur cette course infernale !

« 60 minutes pour 7,5 km ? On est large ! » 

©Anthony Billaud

La première édition en France du Dernier Homme Debout était très attendue, et pour cause. Le concept est simple : parcourir une boucle de 7,5km avec un dénivelé positif de 270m. Le temps maximum autorisé pour une boucle est de 60 min. Avec un départ toute les heures, l’objectif est de réaliser le plus grand nombre de boucles. Le gagnant ? Le dernier ! Ou le premier à terminer le 24èmetour… 

60 minutes, ça parait large… Finalement, au bout de quelques tours, la réalité du terrain reprend le dessus. Malgré la beauté des côteaux de la vallée de la Sèvre, le parcours est constitué en majorité de single tracks et est très exigeant. Boue, pierres glissantes et tapis de feuilles mortes ne facilitent pas la progression. Par chance, après des jours et des jours de pluie, le soleil est de la partie. 

Ce nouveau concept pousse les coureurs à envisager la performance différemment. L’objectif d’un trail « classique » est d’atteindre la ligne d’arrivée le plus rapidement possible. Cette fois, il y aura autant de lignes d’arrivée que de profils de coureurs. 

Abandonner ou être éliminé : quel trailer serez-vous ?

©Anthony Billaud

A l’approche du départ la tension monte. Les coureurs se préparent, s’observent, échangent quelques mots. Entre les casquettes et les T-shirts à l’effigie de l’UTMB et autres ultras que portent beaucoup de participants, visiblement, beaucoup ne sont pas des novices ! Les plus accoutumés ont apporté leur colonne de casiers ultra organisés. Saucissons, fruits secs, barres de céréales, boissons énergétiques ou simples bananes. Chaque participant élabore sa stratégie alimentaire. 

Briefing donné, clap règlementaire réalisé, et les coureurs s’élancent à la conquête de cette boucle infernale. C’est le moment pour chacun d’aller taper dans le cardio pour repousser ses propres limites. Et s’il fallait prévoir des séances de côtes dans sa prépa, il ne fallait pas lésiner sur l’entrainement du mental. Tous ont eu cette petite voix qui murmure : « Cette fois, c’est le dernier tour… »

©Anthony Billaud

Chaque participant finira par sonner la cloche une dernière fois. Tous épuisés mais fiers de s’être surpassés et d’avoir été au bout de soi-même. Le vainqueur franchira sa dernière ligne d’arrivée vers 5 heures du matin. Il aura parcouru 17 tours, 127.5 km et près de 4.600 m de dénivelé pour être LE Dernier Homme Debout !

Parce qu’en trail, la femme est un homme comme les autres

©Anthony Billaud

Seulement 9 femmes ont pris le départ de ce Dernier Homme Debout Vendée, soit 3,3% des partants. La participation féminine était donc bien en dessous des chiffres habituels qui tournent en moyenne autour de 30%.

Pourtant, ces 9 traileuses ont tout donné ! Peu nombreuses mais avec un moral d’acier, elles ont été particulièrement encouragées sur le parcours. Leurs prénoms étaient scandés à chaque passage par les spectateurs. Bichonnées par l’équipe organisatrice de l’ATRAS, toutes les traileuses ont reçu les félicitations pour leur participation au Dernier Homme Debout et ont reçu un bouquet de fleurs à l’arrivée.

A elles 9, elles ont parcouru 390 km, soit en moyenne plus d’un marathon chacune ! De belles performances donc qui inciteront probablement d’autres runneuses à participer à ce type d’épreuves. Selon les dernières études, les femmes présentent des qualités naturelles de mental et de résistance à la fatigue musculaire, particulièrement adaptées au trail. A toutes les runneuses des villes, des campagnes et des montagnes : osez performer, de beaux podiums sont à conquérir !