Lampe frontale : le meilleur compromis puissance/autonomie
Combien de lumens, quelle autonomie ? Pas simple de choisir sa lampe frontale pour un trail ou un ultra-trail. Nos conseils pour y voir plus clair avec Stéphane Guéry, chef de produit sur les lampes chez Evadict.
Lorsque l’on cherche à s’équiper d’une lampe frontale pour un trail nocturne, la puissance d’éclairage sera un critère clé. Elle s’exprime en lumens, qui correspondent à la quantité de lumière émise par les LEDs. Stéphane Guéry, chef de produit sur les lampes chez Evadict met d’entrée de jeu en garde sur la course aux lumens.
Puissance : 350 lumens en moyenne sur un trail nocturne
« En trail, pas la peine d’aller chercher une lampe crachant 1000 ou 1400 lumens. C’est un argument purement marketing car ce sont en réalité des modes « boost » qui durent quelques minutes. La puissance décroit ensuite naturellement pour préserver l’autonomie et éviter la surchauffe de la batterie, et cela sans que nos yeux le voient. » En général, le traileur va utiliser 350 lumens durant sa course nocturne.
Surtout l’ultra-trailer, car il va avoir besoin d’autonomie. Et plus on utilise une forte puissance, moins on aura d’autonomie. « Pour avoir 5h d’autonomie avec 900 lumens il faudrait une batterie beaucoup trop lourde ! Une lampe de moyenne puissance à 120-200 lumens affichera de 6 à 8 heures d’autonomie, ce qui suffira pour une sortie longue ou un trail court, mais pas pour un ultra type SaintéLyon » explique notre interlocuteur. On en vient donc à l’autonomie, autre critère clé.
Autonomie de sa lampe frontale : le maxi en modes intermédiaires
« Regarder la puissance maximale, c’est une chose. Mais il faut surtout s’attacher au niveau intermédiaire car c’est celui qu’on utilisera le plus en course », insiste Stéphane Guéry. Pour un ultra-trail, on optera pour la frontale qui offre la grosse autonomie entre 300 et 400 lumens, et dont 400 lumens ne sera pas la puissance maximale, ce qui correspondrait à un mode « boost ».
A ce propos, il faut savoir que l’autonomie variera en fonction de la qualité des composants et de l’âge de la batterie, mais aussi des conditions météo. En hiver, le froid réduit considérablement l’autonomie, il faut le garder à l’esprit. Ainsi, pour une SaintéLyon par exemple, le chef de produit recommande d’opter pour une frontale affichant entre 3h et 5h d’autonomie sur la tranche 300 – 400 lumens.
S’intéresser aux faisceaux disponibles
La puissance lumineuse est primordiale, mais la qualité de la lentille qui orientera les lumens sur le sol l’est aussi. Les fabricants communiquent peu sur ces données. On pourra se pencher sur les avis des utilisateurs avant d’acheter. En milieu urbain, un faisceau large (45°) suffira, car le terrain n’est pas piégeur. Pour le trail oùle déplacement est rapide et où l’on cherche à voir très loin, on privilégiera une lampe frontale au faisceau étroit (entre 10° et 25°) afin de concentrer et d’optimiser l’utilisation de la puissance émise par la LED. Généralement, le champ est fixe sur les premiers prix.
Mais les modèles plus haut de gamme proposent des faisceaux mixtes, avec de deux largeurs de faisceau, voire plus. Cela permettra d’adapter son éclairage précisément à ses besoins à l’instant T. Désormais, il existe aussi des modèles intelligents capables d’adapter automatiquement la puissance en fonction de la pollution lumineuse. Cela biaise un peu l’autonomie, mais c’est pratique, sauf quand on préfère gérer soi-même son éclairage en fonction du terrain.
Optimiser l’utilisation de sa lampe frontale en course
Car on peut optimiser l’autonomie de sa frontale en action. Sur un trail, en montée, on en réduira la puissance. Pas besoin de mettre plein phare lorsqu’on marche tranquillement en grimpant un col. En revanche en descente, si le terrain est technique, on pourra mettre à pleine puissance pour profiter d’une efficacité visuelle maximale. En mode boost, le faisceau se resserrera alors pour concentrer la puissance des lumens dans un axe plus précis.
Batterie déportée, du confort en plus sur ultra-trail.
En général, les frontales de trail pèsent entre100 et 130 g. En ultra-trail, il faudra prévoir des batteries de rechange, requises dans le matériel obligatoire, à porter dans votre sac. Des grammes en plus pèsent au bout de plusieurs heures, il faut en tenir en compte ! Parlons à ce sujet des modèles avec batterie déportée. Un prolongateur de câble permet alors de stocker la batterie dans son sac. L’avantage, c’est de réduire le poids sur la tête. L’inconvénient, c’est que cela nuira à l’équilibre avant (bloc lumineux) et arrière (emplacement normal de la batterie), ce qui pourra engendrer des tensions sur la nuque et les épaules. A vous de voir, mais lorsque l’on marche toute une nuit, il est généralement plus agréable d’avoir la batterie dans son sac.
L’idéal serait bien sûr de se faire prêter une lampe pour la tester avant d’acheter. Côté confort, certains modèles comportent en plus du bandeau principal un strap central. Le maintien sera plus homogène sur la tête mais c’est une question de ressenti personnel. Certains aiment, d’autres pas. Pour maximiser son confort en tout cas, Stéphane Guéry recommande de se couvrir la tête avec une casquette ou un Buff. Car il faut bien le dire, porter une frontale pendant des heures n’est jamais très agréable, même si courir de nuit, c’est des sensations garanties.
Le saviez-vous ? Ne stockez jamais votre batterie à vide. Il faut toujours avoir une petite charge sur la jauge (une barre avant stockage) lorsqu’on n’utilise pas sa lampe pendant des mois, faute de quoi la batterie flanchera.