Jordan et Blanca Ramirez : forever young
Le 7 avril dernier à Los Angeles, Jordan Ramirez est devenu à 10 ans et 14 jours le plus jeune athlète à finir un marathon sur chacun des sept continents. Sa sœur Blanca, qui a accompli deux fois cette prouesse à seulement 16 ans, détient aussi un record mondial de précocité. Stupéfiant.
Article de Julien Bigorne, publié dans le numéro 200 de Running Attitude (27.04.2019)
Le drapeau américain flotte au-dessus des frêles épaules d’un gamin qui n’en finit plus de sourire, à chaque crépitement d’applaudissements. Le 7 avril dernier à Los Angeles, le public a assisté à un record du monde, à l’occasion du ‘‘Run to remember’’, une course dans le quartier de Century City dédiée aux policiers, pompiers et premiers intervenants tombés au combat. Jordan Ramirez, jeune écolier californien de La Puente, est devenu à seulement 10 ans et 14 jours le plus jeune athlète à finir un marathon sur chacun des sept continents, améliorant d’un an le record de Nikolas Toocheck.

Records battus à L.A.
« Je voulais finir mon challenge à Los Angeles (L.A.), car j’ai défendu la même cause que la course durant mon périple à travers le monde. Mais cela nécessitait quelques aménagements, car il n’y avait ici qu’un semi-marathon. Sous contrôle des organisateurs, j’ai débuté mon marathon tout seul à 3h du matin, avant de réaliser la seconde partie de course au milieu de 7 000 autres coureurs », raconte le jeune athlète, qui rejoint dans la légende les « baby marathoniens » Wesley Paul (finisher à New-York en 3h en 1977… à 8 ans !), Winter Vinecki (membre du Seven continent dès l’âge de 14 ans en 2013) et Nikolas Toocheck (coureur qui a terminé un marathon dans 50 états américains à 14 ans). Mais son modèle reste sa sœur Blanca, plus jeune féminine à réaliser la même performance que lui (en 2015, à 12 ans). «Elle m’a inspiré par sa persévérance et ses récits. À 8 ans, lorsque j’ai décidé de marcher sur ses traces, j’avais déjà fini 125 courses de 5 km, 14 de 10 km et 8 semis. L’endurance était là. Pour les marathons, je me suis astreint à deux heures d’entraînement par jour, à une nourriture saine et à des préparations mentales. Sinon, je reste un enfant normal, fan de Legos, de comics et de blagues, qui rêve de devenir pompier», indique-t-il. Sa volonté de repousser ses limites a boosté sa famille. Son père Dimas, investisseur immobilier, a trouvé les 50 000 dollars nécessaires pour ce nouveau voyage à travers le monde. Et Blanca, désormais âgée de 16 ans, a rempilé pour une seconde série de 7 marathons.
Aventure fraternelle

« Ma première série, en 2014-2015, avait été une expérience extraordinaire. Disputer des marathons à Los Angeles, à Kigali au Rwanda, en Mongolie intérieure (le long de la Grande muraille de Chine), dans les collines de Nouvelle-Zélande et à Asunción au Paraguay, c’est un rêve pour une fille de 12 ans. Pour le final, j’avais bénéficié du concours de l’agence Marathon Adventures, qui m’avait permis de courir une étape du Triple Seven Quest (7 marathons en 7 jours) à Torcy en France puis sur King George Island, en Antarctique. J’avais mis entre 5h30 et 8h pour terminer chaque épreuve. Le plus important dans ce défi était de récolter des fonds pour Operation Smile, association qui fournit des chirurgies de réparation des fentes labiales et palatines aux enfants du monde entier », rappelle Blanca.

« Pour cette nouvelle série avec Jordan, nous avons cherché des marathons qui, chose rare, acceptent de jeunes coureurs âgés de moins de 18 ans. Cela nous a conduits en Australie, en Égypte, en Angleterre, en Thaïlande, en Antarctique et au Chili. Nous avons effectué la plupart à des vitesses différentes ; notre père accompagnant Jordan en courant ou en marchant. La seule exception a été celui de Bangkok, qui fut l’un de nos plus difficiles en raison de la forte humidité et du départ à minuit. Nous sommes restés ensemble jusqu’à la fin », retrace l’adolescente, qui acheva en solo son second « Seven continents » le 24 mars à Los Angeles. Le jour de l’anniversaire de Jordan, devenu recordman deux semaines plus tard.