Foulées du Mégara, courir sous le soleil de Tunisie
Courir les Foulées du Mégara en Tunisie, entre les faubourgs de Carthage et le front de mer de La Marsa, c’est la promesse d’un week-end bien dépaysant. Sandrine nous raconte son semi « happy », sous le soleil exactement.
Carthage, Tunis, Sidi Bou Saïd et son célèbre café des délices et du soleil ! Que rêver de mieux comme décor pour y planter le parcours d’un semi-marathon haut en couleurs. Des coureurs venus de 25 pays sont rassemblés ce dimanche sur la corniche de Tunis, en bord de la Méditerranée pour participer aux Foulées du Mégara.
Foulées du Mégara, la belle idée d’un passionné
On doit cette course à un coureur passionné, Riadh Ben Zazia. En 2008, il a eu l’idée de monter une association pour développer les courses sur route en Tunisie. Elles sont alors très peu nombreuses.
Le succès est immédiat dès la création de ces foulées du Mégara. L’événement regroupe un semi-marathon appelé semi de la Marsa dont l’inscription sera gratuite jusqu’en 2015 ainsi qu’un 5 km, la Marsoise, toujours gratuite.
Depuis 2016, avec un record à 6 000 coureurs, l’événement évolue en soignant les détails. Le dossard avec des puces pour le chronométrage, des sponsors de plus en plus nombreux, des prix pour les 10 premiers hommes et 10 premières femmes, une circulation fermée, des ravitaillement bien achalandés, des meneurs d’allure pour donner le rythme, de belles médailles à l’arrivée… et toujours une ambiance survoltée au départ. Le speaker qui a été capable de faire danser toute la corniche sur l’avenue Habib Bourguiba !
Une chamelle mascotte au départ
L’emblème de ces Foulées du Mégara, c’est une chamelle, qui trône avec ses ornements décoratifs devant la ligne de départ. Une attraction pour les petits comme les grands. Nous sommes clairement dans une grande fête du sport familiale et c’est magique. D’autant plus que 20% des coureurs du semi sont des femmes, souvent jeunes (même très jeunes) et motivées. Comme tous ici, elles profitent d’un vrai jour de fête pour se défouler.
GO. Le départ est donné, je me pousse pour ne pas gêner les coureurs les plus rapides et très vite, nous passons devant l’imposante Mosquée Malek Ibn Anas de Carthage. Elle annonce une belle petite descente qui permet de prendre un peu de vitesse. Un peu plus loin, c’est une épingle en aller-retour que nous devons emprunter.
J’adore ce système qui, même si on ne voit pas où se fait vraiment le demi-tour, permet de croiser les plus rapides que soi ! Et hop un coucou à Serge et à Christelle qui font aussi partie du voyage. Mais cette épingle permet d’observer des pratiques étranges. Des coureurs coupent par l’arête centrale et se font huer. Tant pis pour eux, ils seront disqualifiés car un tapis de détection des puces est placé tout au bout de l’épingle, discrètement, sur le côté.
Un jour de fête
Autour de moi, la foule massée sur les abords des boulevards et des avenues, nous encourage fortement. Certains supporteurs entonne des chants. Y’a de la joie et cela fait plaisir à voir sur ces terres tunisiennes.
Le parcours se déroule ainsi dans la bonne humeur entre Carthage, La Marsa et Tunis. Courir sans être dérangée par la circulation est un privilège. Cependant, très vite mes jambes me rappellent que la Tunisie est loin d’être un plat pays. Faux plats, raidillons, descentes… de quoi mettre à mal mon genou déjà entamé par le semi-marathon de Paris la semaine précédente.
Au premier ravito, j’en profite comme à mon habitude pour marcher un peu : eau, raisins secs, oranges… Il y a ce qu’il faut et c’est parfait !
Les montagnes russes en Tunisie
Commence alors une grande ligne droite. Les autorités gèrent chaque carrefour et la circulation ne vient donc pas perturber notre avancée, même si elle n’est pas totalement coupée, elle est parfaitement maitrisée.
Puis c’est le km tant redouté dont Riadh m’a fait part la veille. Le Km 14, avec son rond-point décoré d’un bateau qui vient marquer le début d’une portion façon « montagnes russes ». C’est parti pour une alternance de marche et course entre montées (un vrai mur droit au km 14) et descentes, mon genou ayant décidé de protester de plus en plus fortement.
Suivra une la longue descente libératrice sur la corniche. Les paysages sont magnifiques, dignes de ceux que nous avons vu la veille en jouant les touristes dans les ruelles aux maisons blanches aux volets bleus du village de Sidi Bou Said. Avec un passage obligé au Café des Délices et sa vue magique sur le Golfe de Tunis. Un thé à la menthe, une pâtisserie à la fleur d’oranger et la chanson bien connue de Patrick Bruel en tête.
Mais je m’égare car très vite la voix du speaker me fait comprendre que l’arrivée est proche. Je rassemble tout ce qui me reste d’énergie pour franchir la ligne qui est animée, elle aussi, d’une ambiance de folie.
Foulées du Mégara, une course et une découverte touristique
Je suis accueillie par l’organisateur Riadh qui peut être fier de cette 13e édition. Comble du confort, mon hôtel (Hôtel La Marsa) est au pied de l’arche de départ et d’arrivée. Après une bonne douche, j’y retourne volontiers pour assister à la remise des prix et profiter de douceur de la météo de Tunis sur la plage !
La médaille est belle, le dépaysement total, l’accueil 5 étoiles. Il parait qu’un trail urbain organisé par cette même association au mois d’octobre. L’occasion peut-être de revenir courir en Tunisie. En tout cas, les attraits ne manquent pas entre les sites archéologiques de Carthage et d’Oudhna, les plages de Gammarth, les souks, la médina de Tunis et la visite de Sidi Bou Saïd… « Habibi Yahil » comme dit la chanson, qu’il fait bon flâner ici. Au printemps prochain pensez-y, c’est à 2h30 seulement de Paris !