Fessalgie : tout savoir sur cette fausse sciatique
La fessalgie est due à une contracture du pyramidal, un petit muscle fessier surmené lors de la course à pied, surtout si l’on est pronateur. Il s’agit d’une fausse sciatique, tout à fait réversible à condition que le traitement soit correct.
Le responsable de la fessalgie, c’est le pyramidal, un muscle du bassin sur-utilisé chez le coureur. C’est le point douloureux que vous sentez en appuyant au fond de la fesse. Il s’agit plutôt d’une sensation de forte gêne que de douleur véritable touchant la fesse, la face postérieure de la cuisse et ne dépassant pas le genou.
Ce problème est le plus souvent majoré par les trajets en voiture du fait de la position assise, les stations debout prolongées, le piétinement et le port de charges.
Où se cache le muscle pyramidal ?

C’est un muscle pair (soit un de chaque côté). Il part du sacrum, chemine à travers le petit bassin et termine sa course sur une arête osseuse en haut du fémur, appelée grand trochanter.
Qui rencontre-t-il dans son périple? Beaucoup de monde en vérité. Des articulations : la hanche et la sacro-iliaque (entre le sacrum qui est la terminaison de la colonne vertébrale et l’os iliaque, os formant le « relief osseux » de notre hanche). Des muscles: fessiers, jumeaux du bassin. Mais aussi des artères, des veines, des lymphatiques des nerfs: notamment le grand et le petit sciatiques.
Précisons encore que le pyramidal prend « en sandwich » un autre muscle, le nerf sciatique. Tout problème à ce niveau (exemple : contracture ou « nœud » musculaire) entraîne ce qu’on croit primitivement être une sciatique et qui se révèle en réalité un problème musculaire fessier.
Pourquoi la fessalgie touche le coureur à pied ?
Entrons dans le détail de la biomécanique de la course au niveau du bassin. Lors de la phase de réception sur la partie postérieure du pied, le corps est entraîné du fait de la vitesse de déplacement en rotation autour du membre inférieur en appui. Et ceci en rotation interne. Ce qui fait que s’il n’est pas arrêté dans son élan, le bassin et donc le corps entier ‘’tournent’’ au-dessus du fémur comme une toupie. Pour éviter cette situation, il faut un freinateur de rotation interne, donc un rotateur externe de hanche puissant, solide et efficace : j’ai nommé le pyramidal.
Alors les coureurs forcément en danger de contracture du pyramidal ? Pas toujours. Mais il arrive souvent que soit pour une raison invoquée plus haut, soit par entraînement mal conduit ou mal appliqué, le pyramidal soit surutilisé, s’épuise et ait du mal à récupérer.
La bonne thérapeutique : du curatif et du préventif
Tout d’abord consulter médecin et kinésithérapeute spécialistes du sport. Il s’agira de savoir si le problème de pyramidal rencontré a une origine mécanique ou physiologique. Il fera la différence entre un défaut de course, de chaussure ou d’entraînement et une légère anomalie morphologique, majorée chez le coureur de fond.
La première chose à faire est de diagnostiquer un problème anatomique et de le traiter. Par exemple, si une jambe plus longue est authentifiée par une radiographie spéciale (EOS), il faut faire correction « mécanique » controlatérale par une talonnette.
En cas d’hyper-pronation (pied qui tourne en dedans), la correction par une semelle orthopédique sera nécessaire. Ensuite, il conviendra de réorganiser, si besoin est, sa pratique. En choisissant des chaussures plus adaptées, en modifiant sa foulée, ses terrains (sol souple), son intensité (à la baisse} en évitant le fractionné.
La mise au repos pendant quelques temps est nécessaire. Une à plusieurs semaines suivant la gravité. On évitera alors les longs trajets en voiture, les positions assises prolongées ou encore les positions debout longtemps maintenues.
On pourra aussi vider l’organisme des déchets pouvant l’encombrer en buvant un litre et demi à deux litres d’eau par jour. Diminuer la ration de viande rouge (pas plus d’une fois tous les deux jours), en évitant les aliments trop lourds à digérer, l’alcool, est aussi recommandé. Dernier conseil : penser à étirer le muscle hypercontracturé !
Fessalgie : deux étirements qui soulagent le pyramidal

Assis par terre, jambes allongées. Mettre le pied gauche avec genou plié à l’extérieur du genou droit, puis tourner le buste de façon à poser le coude droit à l’extérieur du genou gauche. De même que le buste effectue une rotation vers la gauche, le coude droit pousse la cuisse gauche à l’intérieur. La technique : aller au début des tensions et travailler ensuite sur la respiration : tenir la position sur l’inspiration, puis pousser vers l’étirement sur l’expiration. Ceci sur 5 répétitions.
Si ce premier exercice s’avère insuffisant pour ressentir l’étirement dans la fesse, on peut utiliser une variante. Par exemple, se placer assis au sol dos contre un mur. Genou droit plié, on plaque ce dernier vers la poitrine tout en ramenant le pied droit vers le flanc gauche (étirement du pyramidal droit).

Autre étirement qui soulage : assis jambe tendue, dos droit, pied le plus près possible de la fesse opposée, bras levé très tendu pour redresser le dos, poignet fléchi et main à plat (horizontale). Dans cet exemple, on ramène le genou contre la poitrine grâce au coude fléchi (étirement du pyramidal droit). Même technique de respiration que sur l’exercice précédent.