Cystite & running : que faire ?
La cystite est une infection urinaire fréquente chez la sportive. Vêtements trop serrés, activité longue, manque d’hydratation peuvent contribuer à son apparition. Rarement grave, une cystite est toujours handicapante. Le tour du sujet en 5 points.
La cystite est une inflammation de la muqueuse qui tapisse la vessie souvent due à une bactérie du type Escherichia coli qui est normalement présente dans l’intestin. Elle se manifeste par des envies très fréquentes d’aller uriner. A chaque miction peuvent apparaitre des brulures, des spasmes douloureux de l’urètre voire du sang dans les urines.
La vessie est un organe en forme de poche qui stocke l’urine (500 ml environ). Elle s’agrandit et se rétrécit en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient grâce à sa paroi extensible. L’urine est synthétisée par les reins avant de rejoindre la vessie par 2 canaux appelés uretères. Au-delà d’un certain seuil (environ 300 ml) le besoin d’uriner se manifeste. En attendant de pouvoir uriner, les muscles du périnée et le sphincter de l’urètre chez la femme se contractent pour retenir l’urine.
Les cystites sont généralement aïgues et peuvent récidiver. Une femme sur deux est concernée par ces épisodes avec deux pics, au début de l’activité sexuelle et après la ménopause.
Comment survient une cystite
La cystite infectieuse concerne donc le plus souvent la femme, car son urètre mesurant 3 à 4 cm, il est beaucoup plus court que celui de l’homme et facilite donc la remontée de bactéries dans la vessie.
Tout facteur rendant l’évacuation des urines de la vessie plus difficile peut alors favoriser la survenue d’une cystite. Les bactéries se multiplient plus facilement dans les urines non évacuées de la vessie, c’est ce qui se passe notamment lors d’un effort sportif entrainant un phénomène de transpiration.
Un déficit d’hydratation en cause, mais pas seulement
Mais d’autres facteurs sont aussi impliqués. Les rapports sexuels, avec notamment l’utilisation de spermicide qui modifie la flore vaginale ou encore le port d’un diaphragme comme moyen contraceptif qui comprime la vessie. Le prolapsus génital ou urinaire (descente d’organe) qui empêche la vessie de se vider totalement. L’incontinence, la constipation, le déficit en œstrogène à la ménopause, la grossesse sont aussi des facteurs favorisant.
Côté sport, l’utilisation de sous-vêtements en tissus synthétiques (le coton reste conseillé) et un déficit d’hydratation l’expliquent souvent. Ainsi pendant une course, vous remarquez rapidement que malgré la consommation d’eau au cours de l’effort sportif, l’envie d’uriner régulièrement s’estompe. Les urines deviennent plus sombres et peuvent aller jusqu’à provoquer une sensation de brulure et être colorées de rouge. C’est ce qu’on appelle une myoglobinurie de l’effort : du sang dans les urines. Si la sensation de brulure persiste c’est probablement une cystite qui s’est aussi installée et une consultation médicale s’imposera.
Comment prévenir cette infection urinaire ?
Quelques mesures générales peuvent être appliquées quand on pratique une activité physique (intense ou pas) et au quotidien pour réduire les risques. D’abord boire suffisamment d’eau. Au moins 8 verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, boissons non gazeuses…) par jour.
Ensuite, ne pas se retenir quand l’envie d’uriner apparaît. L’urine longtemps stockée dans la vessie favorise la multiplication des bactéries. On peut aussi acidifier les urines en consommant de la vitamine C ou des aliments acidifiants comme les tomates, citrons, oranges. Le jus de cranberry est conseillé puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires. Egalement utile : limiter la consommation d’épices, d’excitants ou d’aliments irritants (vin blanc, asperges, boissons type soda, mais aussi thé, café…).
Côte hygiène : s’essuyer systématique d’avant en arrière avec du papier toilette hygiénique, afin de ne pas ramener des bactéries de la zone anale vers la zone urinaire. On ira aussi uriner immédiatement après les relations sexuelles. Autre règle de base : prendre soin de l’hygiène des régions anales et vulvaires au quotidien. On évite donc les produits trop agressifs pour ne pas fragiliser les muqueuses. Les douches vaginales, sont déconseillées tout comme les produits déodorants intimes.
Dernier point, fuir les sous-vêtements en matière synthétique et/ou trop serrés. Ils favorisent la transpiration et la macération. Le choix de vos vêtements de sport doit faire l’objet d’un soin attentif.
Les bons réflexes pour traiter une cystite
Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de se traiter soi-même Avant toute prise de traitements, il est important de s’assurer qu’il s’agit bien d’une cystite. Pour ce diagnostic, le médecin va dans un premier temps, s’aider d’une analyse d’urine réalisée via une bandelette urinaire. Le premier bon réflexe en attendant de consulter, est de boire abondamment et d’uriner en vidant complètement votre vessie jusqu’au bout.
Vous pourrez ensuite avoir recours à différents “alliés”, pour soulager cette infection. La phytothérapie est une aide précieuse. Toutefois, il faut agir vite, car les plantes sont efficaces à condition d’être prises dès les premiers symptômes. La bruyère possède des molécules aux propriétés anti-inflammatoires. Fortement diurétique, elle permet d’augmenter le volume des urines et favorise ainsi l’élimination des bactéries et germes. La busserole contient un puissant antibactérien urinaire et intestinal accompagné de propriétés anti-inflammatoires et diurétiques.
Plus connue, la canneberge ou cranberry, qui contient des molécules Pro-Anthocyanidines de type A (PAC), qui se fixent sur les bactéries Escherichia coli et les empêchent d’adhérer au tractus urinaire. Leur efficacité est prouvée à compter d’une dose minimale de 36 mg de PAC par jour. Pourquoi ne pas diluer du jus de Cranberry dans votre boisson d’effort ?
Les huiles essentielles peuvent aussi vous aider. Attention à bien lire les instructions, les dosages et contre-indications, chacune d’entre elles ayant des propriétés et usages bien spécifiques.
N’oubliez pas que les cystites sont généralement des infections urinaires bénignes, mais gênantes et récidivantes. Pour que ce désagrément ne vous gâche pas votre vie de coureuse à pied, buvez toujours beaucoup d’eau en prévention, pensez à bien adapter vos vêtements de sport et soignez votre hygiène intime avec des produits adaptés