Cyril Berros : « J’ai perdu 57 kilos en un an »

Obèse hier, marathonien aujourd’hui. Cyril Berros s’est offert une nouvelle vie. Il a repris la main sur son assiette et s’est mis à courir. Depuis, rien ne semble pouvoir arrêter ce Marseillais. Une belle victoire qu’il lie à sa passion pour le running.

Trop c’est trop. 137 kilos sur la balance le 1er janvier 2015. Cyril Berros, 35 ans alors, est mal dans sa peau. « Je ne me supportais plus. Le regard des autres me pesait. Socialement, c’était compliqué. Je n’avais pas beaucoup d’amis. Un soir, je me suis mis à pleurer. Je me suis dit qu’il fallait que j’arrête le carnage. Mon fils avait un an, je ne voulais pas qu’il grandisse en me voyant comme ça, incapable de courir après lui. » C’est le déclic pour ce trentenaire Marseillais, bien décidé à entamer une petite révolution.
Douze mois plus tard, le voilà métamorphosé. Délesté, libéré.78 kilos à la pesée, un large sourire à la clé. Moins 57 kilos en un an, soit environ 5 kilos par mois, une sacrée transformation ! « J’ai perdu 8 tailles. En janvier, je taillais du 58 en pantalon et du XXXL. En décembre, la taille standard M me convenait. C’est devenu bien plus simple pour m’habiller ! », raconte-t-il, ému d’en reparler.

Adieu la malbouffe

Pas d’anneau gastrique ni d’opération chirurgicale pour oublier l’obésité. Juste de la volonté. Pour « décoller », il a d’abord radicalement changé son alimentation. « Fast-food, pizza, soda, tablettes de chocolat, grignotage entre les repas, je mangeais n’importe quoi. Du jour au lendemain, j’ai arrêté de me venger sur la nourriture. J’ai opté pour des aliments sains et équilibrés. Une pomme au goûter plutôt qu’une barre chocolatée, par exemple. C’était dur, mais je me suis raisonné.»
S’est-il fait aider par un nutritionniste ? « Non, personne. Je n’avais pas envie de recevoir de leçons. J’ai simplement parlé à mon médecin traitant, qui me connaît depuis dix ans, de ma volonté de perdre beaucoup de poids. Il m’a dit : c’est très bien, revenez me voir dans un mois’. Je n’y suis retourné qu’un an après, avec 57 kg de moins. Il ne m’a pas reconnu dans la salle d’attente… »

« Le running m’a sauvé la vie »

Avoir réussi un tel défi seul, sans aide, apporte une satisfaction supplémentaire à Cyril qui souhaite que son témoignage encourage : « Si j’ai pu le faire, n’importe qui peut le faire ! » Quand on veut, on peut. Cette devise est un mantra pour ce papa, qui se régale désormais d’activités avec son jeune fils.
Et la course à pied dans tout ça ? « Le running m’a sauvé la vie », lâche-t-il tout de go. « Cela a été mon tiercé gagnant. En m’y mettant, j’ai gagné sur mon poids, sur ma forme, mais j’ai aussi gagné socialement. Je me suis fait un cercle d’amis. Cela m’a aidé. Les runners forment une belle communauté. »
S’y est-il mis d’emblée, au début de sa démarche ? « Non, hors de question, vu mon poids, ce n’était pas recommandé. Les premiers mois, je faisais du vélo d’appartement, une heure par jour. Lorsque je suis arrivé à 100 kilos, en mai 2015, j’ai commencé à courir. Je courais 800 mètres, puis je marchais. Cela représentait 1/10 de la Corniche de Marseille. Aujourd’hui, j’y enchaîne les allers-retours ! Je me souviens que j’étais tout rouge, épuisé, mais je savais ça paierait. Jusqu’en décembre, je me suis accroché et j’ai couru 2 à 3 fois par semaine, même des petites distances. En complément de mon alimentation rééquilibrée, cela m’a permis de perdre 22 kilos ».
Depuis cette petite révolution, Cyril maintient son poids de forme. Même s’il s’autorise parfois quelques excès, il reste raisonnable : « Un carré de chocolat oui mais la tablette entière plus jamais. Je ne veux surtout pas revenir en arrière ! »

Un dossard par mois

En parallèle, il cavale comme jamais. Trois ou 4 séances à l’envie, pour environ 40 km par semaine. Le running est devenu essentiel à son bien-être. Addict oui, il le revendique, mais d’une « drogue » qui n’a que du positif. Les fameuses endorphines. Elles accompagnent sa renaissance depuis trois ans.
Cyril a épinglé son premier dossard sur le Run in Marseille 2016, avec un joli chrono en 47’22’ sur 10 km. Depuis, il a enchaîné avec les semis – 21 officiels et non officiels, courus à l’entraînement au compteur. Son meilleur temps : 1h44’, signé au même « Run in » ce printemps. Le trail ? Il aime aussi et est servi dans les Bouches-du-Rhône.
Mais cette année, celle de ses 38 ans, il a réussit un autre grand défi. Courir un marathon. Celui de Paris, le 8 avril dernier. « Je visais 4h15, j’ai terminé 4h45. Le premier semi s’est bien passé, puis j’ai eu des crampes. J’ai tenu bon jusqu’à la ligne d’arrivée. J’étais tellement fier. J’ai pleuré en repensant à ma vie d’avant, au chemin parcouru », confie le finisher, qui ajoute « j’ai aimé, alors j’ai pris un abonnement. Je me suis déjà inscrit pour l’édition 2019 et j’espère bien approcher les 4h ! ». Compétiteur donc. D’ailleurs, Cyril a battu fin mai son record sur 5 km en 20’50’’. A suivre à la rentrée, une course sur les îles du Frioul le semi Provence Luberon, Marseille-Cassis bien sûr… L’histoire de sa nouvelle vie s’écrit à grandes foulées.

Article paru dans le numéro 191 de Running Attitude.