Casse-pied, l’hallux valgus

L’hallux valgus ou oignon correspond à une déviation du gros orteil qui s’incline vers l’extérieur. Pas toujours élégante, cette déformation très fréquente fait souffrir et complique le choix de vos chaussures. Infos et conseils.

L’hallux valgus est une pathologie fréquente. Elle concerne 30% des personnes de plus de 40 ans. Dans une très grande majorité ce sont des femmes, de 90 à 95 % des cas. Impossible de lutter. Car cette déformation congénitale (héréditaire) est présente dès la naissance et s’accentue bien souvent dans le temps.

D’autres facteurs peuvent favoriser et aggraver le phénomène comme le port de chaussures étroites, à talons et/ou à bouts pointus. Mais aussi l’âge (à partir de 40 ans) et la ménopause viennent compliquer l’histoire. Certaines maladies rhumatologiques, comme la polyarthrite rhumatoïde augmenteraient le risque de développer un hallux valgus. Les pieds pronateurs – qui ont tendance à s’affaisser à l’intérieur – tout comme la laxité des ligaments peuvent être aussi des facteurs favorisants.

Hallux valgus, pourquoi ça fait mal ?

S’il se fait discret au plus jeune âge, l’hallux valgus s’amplifie au fil des années et vient vous faire souffrir. Le plus souvent vers 40 ans, cet oignon devient carrément casse-pied. La déformation entraîne l’articulation de votre gros orteil petit à petit vers l’extérieur en direction du deuxième orteil. En se déplaçant, une « bosse » va se créer et les frottements sur les chaussures vont déclencher une inflammation (bursite) douloureuse.

L’évolution plus ou moins lente va entraîner une rétractation des tendons et ligaments de l’articulation qui devient raide. Le défaut d’alignement des orteils perturbe alors la marche car le gros orteil n’assure plus son rôle de propulseur. L’appui est alors transféré aux autres orteils qui vont souffrir à leur tour de cet excès de contrainte demandé. Les douleurs s’amplifient alors et se chausser devient de plus en plus compliqué.

Pas de contre-indication pour la course à pied, mais des précautions

En cas d’hallux valgus, choisissez des chaussures adaptées à la forme de votre pied. C’est-à dire-un peu plus large à l’avant. Certaines marques comme Hoka, Altra ou encore Topo Athletic proposent des modèles avec de larges « boîtes à orteils ». Prendre un modèle homme peut parfois être une solution pour avoir plus d’aisance sur la largeur du pied.

Assouplissez régulièrement votre articulation pour retarder l’enraidissement  qui guette. Après la douche, par exemple, lorsque vous appliquez votre crème hydratante pour les pieds, profitez-en pour masser et tirer sur votre hallux.

Vous pouvez essayer de redresser l’articulation en portant un séparateur d’orteil ou orthèse que vous trouverez en pharmacie. Si vous utilisez cette solution, pensez à tester vos chaussures en boutique munie de votre orthèse pour ne pas avoir de surprise à votre première sortie running, ce dispositif peut en effet prendre un peu de place.

Prenez l’avis d’un podologue qui pourra vous aider à soulager vos pieds en créant des semelles thermoformées.  Ce sera l’occasion de montrer vos orteils à un professionnel du pied (podologue pédicure) qui pourra soigner, lors d’une séance de pédicurie, vos cors et  durillons qui se développent sur les zones de frottements. C’est également l’occasion de prendre des conseils sur la coupe et l’entretien de vos ongles qui peuvent eux aussi être endommagés par les impacts et frottements occasionnés en course.

Article rédigé par F. Emery-Morel pour Running pour Elles.